Projet d'attentat néonazi : un ancien responsable du Front national de la jeunesse en Corrèze incarcéré
Un ancien responsable du Front national de la jeunesse de la Corrèze a été mis en examen, avec quatre autres personnes, ce vendredi 24 septembre, pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Il s'était déjà fait connaître à Tulle pour avoir tenté d'ouvrir un local néonazi.
Son nom est réapparu dans l'affaire de planification d'attentat néonazi, déjoué au mois de mai 2021, comme l'a révélé le journal Le Parisien dans ses colonnes. Sébastien Dudognon, ancien secrétaire départemental du Front national de la jeunesse en Corrèze jusqu'en 2017, a été interpellé, avec quatre autres personnes, dans le cadre d'une enquête décidée par un juge antiterroriste chargé du dossier "Honneur & Nation".
Ce groupuscule d'extrême droite, créé par le Corrézien qui dit lutter "pour la sauvegarde du patrimoine et des traditions", avait prévu une série d'actions violentes. Des centres de vaccination, une loge maçonnique ou le ministre de la Santé Olivier Véran étaient les cibles potentielles de ce groupe, selon les éléments de l'enquête. Une action baptisée « Projet Alsace ».
Avant d'être impliqué dans cette affaire, et poursuivi ce vendredi 24 septembre pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", Sébastien Dudognon s'était fait remarquer en Corrèze à deux reprises.
Condamné pour incitation à la haine racialeEn 2018, il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis et 4.000 euros d'amende pour avoir publié, sur son compte Facebook, une photo incitant à la haine raciale. On y voyait notamment une femme en train de se faire violer par "un homme basané", accompagné du message "Quand tu es pour l'accueil des migrants et que l'un d'eux t'enrichit sans ton consentement".
Quelques mois plus tôt, Sébastien Dudognon, cuisinier de profession, s'était fait connaître pour avoir tenté, à Tulle, d'ouvrir un local dans le centre-ville au nom de son association néonazi, la Division National Révolutionnaire (DNR). Une annonce qui avait suscité l'indignation dans cette ville marquée par les horreurs de la barbarie nazie en 1944. À la suite de ce scandale local, ce trentenaire au crâne rasé, qui se revendique skinhead sur son compte Facebook, avait créé le groupe Honneur et Nation, une association nationaliste dont les statuts avaient été déposés à Vichy.
Dans ce nouveau dossier judiciaire le concernant, le mis en cause a été placé en détention provisoire.
Pierre Vignaud