Le doc de la semaine: soigner la dépression autrement
Documentaire La dépression peut frapper les plus solides d’entre nous. Trois témoignages le prouvent. Josiane menait une vie dynamique, pratiquait le tennis, le ski. Depuis 15 ans, elle ne prend aucun plaisir à rien. C’est le vide. Francois-Michel était cadre dans l’industrie automobile. 50 ans de vie sans histoire, sans coup de mou. Et quand ça allait moins bien, il se disait que ça irait mieux demain. En 15 jours, tout s’est dégradé. Son rayon d’action s’est brutalement réduit entre le canapé et le lit : burn-out professionnel. Il a cru pouvoir s’en sortir définitivement et reprendre sa vie d’avant, mais il a subi deux rechutes en trois ans. Stéphanie, maman de trois enfants, assume tout, sait tout faire, se considère comme "un bonhomme". Mais après un divorce, un déménagement, sa vie bascule. C’est comme une vague, un tsunami, un barrage qui cède. Elle a le sentiment de verser dans la folie.
Des risques d’accoutumance
À travers ces trois exemples, le réalisateur Bruno Timsit montre en quelques traits le processus insidieux et brutal qui préside à la survenue de la dépression. Après avoir posé le diagnostic, il donne la parole à des psychiatres français. La perte d’intérêt, le trouble de l’appétit, du sommeil, l’humeur triste, très basse, un peu toute la journée et pendant au moins 2 semaines, doivent alerter.
Pour sortir de la dépression, les antidépresseurs sont alors préconisés. Parfois, ils sont accompagnés d’anxiolytiques pour, transitoirement, régler des problèmes d’angoisse. Mais les benzodiazépines engendrent de multiples effets secondaires et même, des phénomènes d’accoutumance.
Les alternatives combinées à la chimie
Soigner la dépression uniquement grâce à la chimie ne suffit plus. Des alternatives différentes, combinées entre elles, peuvent apporter des solutions véritables et durables : thérapie cognitive et comportementale, méditation de pleine conscience, alimentation et compléments alimentaires, activité physique, cohérence cardiaque, sophrologie, cryothérapie, luminothérapie… Passant en revue ces différentes approches, le documentaire s’attarde davantage sur la stimulation magnétique transcrânienne, une technique de stimulation cérébrale indolore.
Des électroaimants sont posés au-dessus du crâne. Les ondes électromagnétiques passent la boîte crânienne pour atteindre le cerveau et stimuler la transmission d’influx nerveux entre les neurones. Autrement dit, réveiller les neurones endormis dans certaines régions du cerveau. Chez Josiane, les premiers effets positifs se font ressentir.
Cette méthode, présente dans un nombre croissant d’hôpitaux français a démontré, chez certains patients, une efficacité équivalente à celle des médicaments. Pour autant, elle n’est pas officiellement reconnue par les autorités de santé. Un retard coupable, selon de nombreux médecins, car les résultats de cette technique sont prometteurs.
Un débat avec Selah Sue
Francois-Michel, quant à lui, s’adonne à la méditation en pleine conscience reconnue comme un traitement à part entière des rechutes de la dépression. Si elle ne peut pas remplacer les médicaments pendant la phase aiguë, elle est importante en prévention des rechutes. Elle permet d’accueillir la tristesse sans en avoir peur.
Diffusé dans la case Un regard sur, le documentaire est suivi, à 21h20, d'un débat en plateau. Julie Morelle recevra, notamment, la chanteuse Selah Sue, le docteur Pierre Cole, chef de service de Psychiatrie de l'Hôpital Tivoli à La Louvière et le docteur Christine Vanoverbeke, médecin généraliste et thérapeute dans la région de Havelange.