Cap sur les États-Unis pour le groupe Dômes Pharma, à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme)
Dômes Pharma, basé à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), poursuit son déploiement européen et met le cap sur les États-Unis où la dirigeante, Anne Moulin, va s’installer pour suivre au plus près le développement du groupe outre-Atlantique.
Grandir outre-Atlantique tout en renforçant la présence en Europe : tel est le double défi que veut relever Dômes Pharma. Déjà très présent sur le Vieux continent avec des filiales créées en Grande-Bretagne puis en Allemagne, le groupe basé à Pont-du-Château, dont l’unité de production principale se trouve non loin, à Lempdes, a prospéré à l’international via ses produits vétérinaires et veut pour suivre cette stratégie en continuant à rayonner sur son marché de prédilection.
Mais le temps est venu d’explorer le plus gros marché de santé animale au monde, celui des États-Unis. C’est la conviction de la présidente, Anne Moulin, qui va s’investir en personne pour développer la filiale américaine, nouvellement créée mais qui part de zéro.
« Hâte d’y être »« J’ai hâte d’être sur le terrain », dit-elle, et de boucler ses valises pour s’installer cet été à Boston, avec ses deux enfants. L’idée, superviser au plus près les opérations de développement nécessaires : les préparatifs au lancement du premier produit Dômes Pharma autorisé aux États-Unis, en 2024, former une équipe commerciale pour assurer la distribution et constituer un réseau solide afin de prospecter en vue d’une éventuelle acquisition, qui accélérerait l’implantation sur ce marché spécifique.
La croissance externe pour gagner du temps, c’est la stratégie que Dômes Pharma a employée en Grande-Bretagne et qu’elle n’a pas pu déployer en Allemagne. Une double expérience qui doit servir au moment d’aborder les spécificités du marché américain.
Virage américain sans oublier l’EuropeLa présidente, aux commandes du groupe depuis 2016, s’expatrie pour trois, voire quatre ans et laisse son fauteuil à sa mère, Dominique Moulin, qui siégeait au conseil de surveillance. Elle délègue aussi et surtout la direction opérationnelle des activités du groupe en Europe à Sébastien Boussemart, qui devient directeur général. Arrivé en 2018, il dirigeait jusqu’ici les opérations de développement business. « Il prend le leadership pour l’Europe, c’est une suite logique, estime Anne Moulin. Sébastien est membre du comité exécutif et connaît parfaitement tous nos projets d’acquisitions et de développement. »
Anne Moulin laisse le leadership de Dôme Pharma en Europe à Sébastien Boussemart. Photo Francis Campagnoni
En Espagne avec un modèle hybrideDômes Pharma (82 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 et plus de 400 collaborateurs désormais) produit des médicaments pour l’humain et a par exemple relocalisé à Lempdes une production de paracétamol. Mais le groupe assure avant tout sa croissance grâce à la santé animale, qui pèse deux tiers des ventes. Il est déjà présent outre-Atlantique, au Canada, via un distributeur qui commercialise trois produits. Mais c’est bien aux États-Unis que l’entreprise puydômoise entend franchir un nouveau cap dans les années à venir. Sans oublier ses racines. « En Europe, notre nouveau territoire sera l’Espagne avec un modèle hybride : un distributeur qui assurera la promotion de notre marque, annonce Anne Moulin. Puis ce sera l’Italie, le Benelux, la Scandinavie, aux potentiels intéressants. »
Pas encore d’Asie dans le viseur, mais de beaux champs d’exploration. Et de développement.
Patrice Campopatrice.campo@centrefrance.comTwitter : @patricelmt