« Les prix ont flambé de 20% » : le marché de l'auto d'occasion clermontois s'emballe
La pénurie de composants paralyse le marché des voitures neuves. Disponibles plus rapidement, les occasions flambent. À Clermont-Ferrand, les garages s’adaptent à la folie ambiante.
« On est passé de 23.000 voitures en Auvergne sur Leboncoin à moins de 13.000… Forcément, les prix flambent ». Dans son garage à Aubière, William Firon s’arrache les cheveux à la recherche de la perle rare. « Les petites voitures à moins de 8.000 euros partent comme des petits pains. La dernière que j’ai eue, une Fiat 500, je l’ai gardée moins de 48 heures ! » Lui, qui avait l’habitude de se servir en occasion chez ses voisins concessionnaires, a dû prendre un virage à 180 degrés. « J’avais senti les choses arriver quand la production des voitures neuves a ralenti et on me prenait pour un rigolo. Aujourd’hui, je suis obligé d’acheter auprès des particuliers », confie le Clermontois dépité. « J’ai des charges et cinq personnes à payer ! »Une pénurie de véhicules qui a rendu certains vendeurs particulièrement gourmands.
« J’ai le cas d’une Dacia Duster d’occasion qui s’est vendue 28.000 euros avec 15.000 km au compteur. Il faut savoir que neuve, elle vaut 23.000 euros… »
Des chasseurs d’occasionUne folie ambiante que Dominique, responsable chez Toyota tient à nuancer. « C’est vrai que l’on a moitié moins d’occasions et que du coup les prix ont pris 20 %. Mais attention, c’est comme pour l’immobilier, il faut arrêter de faire croire aux gens que leur voiture vaut un milliard ! Une rave reste une rave. Il existe un plafond de verre ». S’il s’applique à calmer l’emballement ambiant, le commerçant a appris à gérer un quotidien avec un parc de voitures plus réduit. « C’est vrai que l’on a un taux de rotation exceptionnel, 43 jours contre 90 jours avant. Ce que nous recherchons, ce sont les voitures en LOA (location avec option d’achat) qui rentrent au bout de trois ans. »
À quelques centaines de mètres de là, certains concessionnaires, qui tiennent à conserver l’anonymat, ont même recruté, pour la première fois, des acheteurs dont la mission est entièrement dédiée à l’achat de voitures auprès des particuliers. « Des voitures qui ont cinq ans et 100.000 km, on en a plein. La chasse sur les voitures récentes avec peu de kilomètres est acharnée. Les loueurs ne renouvellent plus leur parc car il n’y a pas de véhicules neufs et les voitures de fonction ne sont pas renouvelées non plus. Or, c’étaient nos deux principales sources d’approvisionnement en occasion », conclut ce concessionnaire clermontois, en panne de solution.
Carole Eon