Au Clermont Foot, Mory Diaw exprime enfin son potentiel en Ligue 1 : « Il me fallait un endroit où me sentir important »
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Après un parcours chaotique, Mory Diaw est l’une des révélations du début de saison au Clermont Foot. Appelé pour la première fois en sélection à 29 ans et avant la réception d'Auxerre ce dimanche (15 heures), le portier sénégalais exprime pleinement ses qualités. Enfin.
Le bonheur, c’est simple comme un coup de fil, il paraît. Encore faut-il décrocher... Mory Diaw ne le fait jamais avec les numéros qu’il ne connaît pas. Mais ce jour de septembre, allez savoir pourquoi, il a fait une entorse à son habitude en voyant un inconnu faire sonner son portable.
Le bonheur, donc. « J’étais chez moi avec Oliver (Kamden) et Baïla (Diallo), raconte le gardien du Clermont Foot. Je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai répondu et j’ai entendu : “Allô Mory, c’est Aliou Cissé, le sélectionneur du Sénégal” ». Après un paquet de présélections sans suite quand il jouait en Suisse, il est convié à rallier la sélection pour de vrai. Le numéro, depuis, est enregistré dans son répertoire.
« La sélection, c’est un objectif que je m’étais fixé en revenant en France », poursuit le joueur de 29 ans, qui a aussi la Coupe du Monde au Qatar dans un coin de sa tête. « Le but, c’est de me faire une place dans l’équipe. Mais ça passe par de bonnes performances en club ».
Face à la Bolivie et l’Iran, Mory Diaw est resté sur le banc des Lions. Mais il a pris rendez-vous. Le tunnel qu’il a traversé, c’est sûr, est loin derrière.Avec le Sénégal, Mory Diaw veut se « faire une place dans l’équipe. Mais ça passe par de bonnes performances en club ».
A une époque, il aurait pourtant décroché son téléphone à la première sonnerie. Encore aurait-il fallu qu’il sonne... Entre deux expériences mitigées, au Portugal et en Bulgarie, Mory Diaw est resté deux saisons sans club. Deux trous béants dans une carrière longtemps gâchée par la fameuse affaire des tweets, erreur de jeunesse qu’il a payée au prix fort.
« Je me suis dit : soit j’arrête le foot, soit je continue et je remonte la pente. J’ai choisi la deuxième option. Ça m’a forgé un mental, mais à un moment donné, ça a été dur. Tous les matins, j’allais courir tout seul à 6 heures. Des agents me promettaient monts et merveilles, je regardais mon téléphone en rentrant. Et au final, rien ».
Jusqu’à cette opportunité, en 2019. Au FC United Zurich, D4 suisse. Sans regarder trop loin, Mory Diaw se laisse tenter par l’idée. « Je voulais jouer pour le plaisir car j’avais perdu ça. Je me sentais important dans l’équipe. Je mettais le même niveau d’exigence que celui que je mets ici et ça a payé ». La suite : « J’ai signé à Lausanne dans un club de D2, on est monté en D1 où j’ai joué deux saisons ».
Et puis Clermont, l’été dernier. Depuis la Suisse, il en parle avec des amis, Lucas Da Cunha, Arial Mendy, eux aussi passés par le championnat helvète. Philippe Vaugeois vient le voir, le joueur est séduit par le discours et par l’idée, là encore, d’être utile. « Il me fallait un endroit où me sentir important, c’est ce qu’on m’a donné ici ».
Mehdi Zeffane (Clermont Foot) out jusqu'à la trêve
Après neuf journées, il le rend bien au CF63. « Il nous apporte de la sérénité, confie Pascal Gastien. Il prend de la place dans les buts, il est agile ». Et s’il sort d’un match où son erreur sur le but ajaccien n’a finalement pas eu de conséquence, il est déjà prêt à rebondir. Il a l’habitude.
« M'Baye Niang, j’espère qu’il restera tranquille ce week-end »Ça lui servira peut-être pour dimanche, face à une AJ Auxerre où il fera face à une vieille connaissance, rencontrée chez les jeunes de l’AS Poissy. Contre M’Baye Niang, il mettra l’amitié de côté, évidemment, même s’il suit de près le retour au premier plan de l'attaquant. « Je suis content qu’il marque, mais j’espère qu’il restera tranquille ce week-end. Et puis, il aime trop chambrer, c’est son problème. Donc c’est pour ça que ça me tient à coeur de gagner ! »
Laurent Calmut