Une affluence à nuancer pour le retour du Forum de l'emploi à Thiers (Puy-de-Dôme)
![Une affluence à nuancer pour le retour du Forum de l'emploi à Thiers (Puy-de-Dôme)](http://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/forum-emploi-thiers-2022_6304529.jpeg)
Les demandeurs d’emploi ont répondu présent, jeudi 6 octobre, lors du Forum de l’emploi thiernois. Un succès à nuancer, les entreprises locales peinant malgré tout à recruter.
Dans les allées de la salle Espace à Thiers, jeudi, dès l’ouverture des portes, c’est l’affluence. Pour son retour sous la forme d’un après-midi, le Forum de l’emploi organisé par Pôle Emploi et ses partenaires a rencontré son public. Et durant les 2 h 30 prévues par les organisateurs, plus d’une centaine de demandeurs d’emploi sont partis à la rencontre des 17 entreprises ayant joué le jeu. « Avec ce type de rendez-vous, nous souhaitons ouvrir de nouveaux horizons pour les personnes en recherche d’emploi », décrit Christophe Mondière, directeur de Pôle Emploi Thiers-Ambert.
« Le contact est direct »Les portes à peine franchies, des conseillers prennent en charge les visiteurs pour les orienter au mieux vers un stand correspondant à leur parcours antérieur et leurs attentes actuelles. « Parfois, pousser une porte ou ne pas avoir d’ordinateur représentent des freins », précise Cathia Ledu, directrice adjointe de Pôle Emploi, « alors qu’ici, le contact est direct », les yeux dans les yeux. Une simplicité de faire, doublée d’un échange direct avec l’entreprise : une formule qui séduit les personnes présentes (voir témoignages ci-dessous).
Ces attentions apparaissent aujourd’hui comme tout sauf superflues, tant les tensions sur le marché thiernois de l’emploi sont tangibles. Devant certains stands, les recruteurs font face à des chaises qui restent vides. Aide à la personne, transport, industrie ou encore restauration, les secteurs présents ne le sont pas par hasard. Ils rencontrent des pénuries de main-d’œuvre, d’une ampleur parfois telle qu’ils en viennent à devoir modifier leur façon de fonctionner.
Signe du malaise, plusieurs directeurs de sites du bassin de Thiers ont fait le déplacement, histoire de mouiller la chemise pour communiquer l’envie de rejoindre leur aventure professionnelle. Thibault Carpentier, chef de centre Keolis pour les secteurs de Thiers, Châteldon et Aigueperse, a passé l’après-midi au Forum. À la tête de 90 personnes, comptant plus de 100 bus, le jeune directeur se désole : « Faute d’effectifs, ce sont deux lignes qui ne sont pas exploitées en ce moment. »
Même s’il est bien conscient des inconvénients de la profession, et malgré le renforcement de la chaîne de recrutement, c’est simple :
Ce niveau de pénurie de main-d’œuvre, je n’ai jamais vu ça.
Financements, offres de formation, adaptations des plannings ou encore prise en compte des distances domicile-travail, les entreprises sont obligées de faire preuve de flexibilité pour s’adapter à une situation longtemps inconnue : une offre d’emploi supérieure à la demande.
Miser sur l’alternance pour fidéliser les salariésArnaud Cellier, le directeur du site Joubert-Lacour à Peschadoires, repart du Forum avec une pile de curriculum vitæ, pleine de « profils intéressants ». Il affirme cependant : « C’est vrai que certaines personnes partent du jour au lendemain, sans prévenir. » Face à ce phénomène nouveau, qu’elle reconnaît elle-aussi, Ludivine Bertrand, chargée de recrutement chez Novavie, entreprise spécialisée dans l’aide à domicile, déclare : « Nous avons donc choisi de miser sur l’alternance, pour fidéliser les salariés en leur offrant la possibilité d’avoir un diplôme. » Et in fine, un meilleur salaire.
« Après avoir été licencié, et pour travailler malgré mon invalidité, je recherche un travail à temps partiel. Pendant longtemps, j’ai été chauffeur-livreur dans le secteur du maraîchage, mais à deux ans de la retraite, je ne souhaite pas travailler à nouveau comme conducteur. J’apprécie le Forum car c‘est facile d’entrer en communication, d’échanger. »
Paleya, de Paslières
« J’ai déjà travaillé dans le transport de matières dangereuses. Là, je suis dans une période de chômage, mais je me bouge pour retrouver un job. Par contre, je veux pouvoir dormir chez moi tous les soirs ! »
Anaïs, de Courpière
« J’ai passé un baccalauréat administratif et j’ai enchaîné plusieurs emplois, pour emmagasiner de l’expérience. À la fin d’un contrat à durée déterminé, j’ai pu intégrer une formation grâce à Pôle Emploi, durant laquelle j’étais payée. Maintenant j’espère pouvoir intégrer une entreprise. »
Isabelle, de Sauviat
« J’ai un CAP pâtissier, et j’ai eu plusieurs expériences d’intérim, notamment dans une entreprise d’entretien d’espaces verts. J’ai tout le temps fait mes recherches d’emploi par moi-même, donc pour moi aujourd’hui, c’est plutôt naturel. Et comme je n’ai pas d’ordinateur, cela me convient bien. »
Védina, de Thiers
« Je suis venue pour chercher un premier emploi en métropole. J’ai une expérience dans l’hôtellerie. J’ai découvert que je pourrais conduire un bus, je n’y avais pas pensé ! »
Mathieu Verlaine