Agression sexuelle à Roanne sur une fillette de six ans, le père se fait justice lui-même : le déroulement des faits
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La découverte par une mère de famille d'un homme dans la chambre de son enfant au milieu de la nuit, l'expédition menée par le père et ses amis pour frapper violemment le suspect, le soutien massif à celui-ci sur les réseaux sociaux, l'emballement médiatique et les réactions politiques... Retour en quelques dates sur l'évolution de cette affaire devenue sujet national.
Dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 octobre, une agression sexuelle présumée sur une fillette
Un jeune garçon de 16 ans isolé, arrivé à Roanne depuis une quinzaine de jours, aurait pénétré dans une maison individuelle, se serait dirigé dans la chambre d’une fillette de 6 ans, avant de se laisser aller à des attouchements sexuels. Avait-il repéré la présence de la petite fille ? « On ne sait pas, il conteste l’ensemble des faits », expose le procureur de Roanne.
Alertée par le bruit et une forte odeur de transpiration, la mère de famille, qui était en train d’allaiter son nouveau-né, est tombée nez à nez avec le mis en cause, qui sortait de la chambre de sa fille. Celui-ci est parvenu à s’enfuir en courant.
Le vendredi 21 octobre, le père et ses amis passent à tabac le suspectLe père de famille, des voisins et amis, qui avait mis en place une surveillance dans le quartier, ont interpellé l’individu qui aurait de nouveau été surpris en train de rôder autour de la maison. « Le suspect a alors été sévèrement frappé par le petit groupe. Il s’est vu prescrire 10 jours d’ITT (incapacité totale de travail) », poursuit Abdelkrim Grini. Prévenus, les policiers se sont rendus sur place et l’ont placé en garde à vue.
Dimanche 23 octobre, placement en détention provisoireUne information judiciaire a été ouverte par le Parquet de Roanne, dimanche après-midi, pour « agression sexuelle aggravée sur mineur de moins de 15 ans ». Présenté à un juge d’instruction, l’adolescent a été mis en examen. Sur décision du juge des libertés et de la détention, il a été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du Parquet.
Mardi 25 octobre au matin, le père assume son acte en direct sur BFM TV"Je sentais qu’il était encore dans le quartier. J’ai tout fait pour le retrouver et ça a payé", affirme le père de la fillette, Aniss, sur la chaîne d'infos en continu BFM TV. L'homme insiste : "Le soir même, il n’y a eu aucune patrouille de police qui est passée. Ce sont mes amis et mes voisins qui ont patrouillé. Heureusement, car à cette heure, on ne l’aurait pas encore retrouvé."
Mardi 25 octobre, toute la journée, l'emballement médiatique et sur les réseaux sociauxAprès BFM, de nombreux médias nationaux relatent cette histoire : RMC, Le Figaro, CNews, C8... Un déferlement de soutien du père de famille arrive sur les réseaux sociaux. Le hashtag #Aniss est largement diffusé sur Twitter. Des internautes veulent lancer une pétition, d'autres une cagnotte en ligne pour aider la famille à payer ses frais d'avocat. Dans l'émission de Cyril Hanouna Touche pas à mon poste, Boulanouar, l'ami d'Aniss qui a maîtrisé le mineur suspecté d'agression sexuelle, est longuement interviewé.
Mardi 25 et mercredi 26 octobre, les politiques s'emparent de l'affaireÉric Ciotti, actuellement en campagne pour prendre la tête des Républicains, n'a pas tardé à réagir : "Je ne condamnerai pas le père de famille qui protège sa fille, au contraire, je le comprends." Pour le Rassemblement national, Edwige Diaz s'est exprimée sur CNews : "Pourquoi le papa en est-il arrivé là ? Parce qu’il est bien conscient, qu’en France, il y a une faillite absolue de l’État, et les Français n’ont plus confiance en la Justice." Le porte-parole du gouvernement s'est lui posé en défenseur de l'État de droit : "Nous ne souhaitons pas rentrer dans ce modèle de société où les gens se feraient justice eux-mêmes."