Effets sur la santé, conseils pour mieux gérer... Ce qu'il faut savoir sur le changement d'heure de dimanche
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La nuit prochaine, nous repasserons à l'heure d'hiver. Dimanche 30 octobre, à 3 heures du matin, il sera en réalité 2 heures. Voici quelques explications et conseils avant de reculer vos horloges.
Avant de repasser à l'heure d'hiver, dans la nuit de samedi à dimanche, quelques explications, par la neurologue et somnologue Maria-Livia Fantini, responsable du Centre du sommeil du CHU de Clermont-Ferrand.
Plus facile à gérer dans ce sens-là"On est réglés par un rythme circadien (appelé horloge biologique, ndlr) d’environ 24 heures et le fait de le déplacer, rien que d’une heure, oblige l’organisme à faire des efforts supplémentaires pour s’adapter", explique Maria-Livia Fantini. Le changement de l'hiver est toutefois le plus facile à gérer. La journée est rallongée, sans que l'on accumule une "dette de sommeil". Le plus compliqué est le changement du printemps : avancer l'heure, se coucher plus tôt....
Plus d'accident les jours suivant les changements"Des études montrent qu’après les changements d’heure, surtout en mars, il y a une augmentation des accidents cardiaques, vasculaires cérébraux, et de la route, ainsi que des troubles liés à la santé mentale. C’est sur ça que se sont basées les sociétés scientifiques pour en demander l’abolition."
L'heure d'hiver plus bénéfique que celle d'étéLe Parlement européen avait voté en 2019 pour la fin des changements, sans trancher entre l’horaire d’hiver ou d’été. "Il y a beaucoup de débats, avec une préférence pour l’heure d’hiver. Au niveau des accidents de la route, il fait noir tôt donc ils sont plus nombreux le soir. C’est le contraire en été. Si l’on restait sur cette heure-là, le soleil se lèverait vers 9 h 30 en hiver, ce qui est tard. On a besoin de s’exposer dès le réveil à la lumière pour synchroniser l’horloge biologique avec le rythme de la planète, bloquer la mélatonine", poursuit la spécialiste.
Une variation plus difficile selon l'âge des personnesLes adolescents et jeunes adultes auraient une tendance naturelle à décaler leur rythme, explique la neurologue. Les changements d'heure seraient encore plus difficiles pour eux. "On parle parfois de jet-lag social, quand le rythme d’un individu est très différent de celui imposé par la société. Une grande partie de la population est constamment en décalage. Elle accumule du retard sur leur sommeil la semaine et récupère le week-end.
En général aussi, avec l’âge, on supporte moins les variations. Pour les personnes âgées, le changement de cette semaine va être compliqué parce qu’elles se réveillent souvent tôt et là, cela risque d’être accentué.
Plusieurs astuces à mettre en placeLa spécialiste conseille d'avancer ou reculer progressivement l’heure du coucher les jours précédents. "Il est important de préserver ce temps de repos. Notre société nous pousse à l’hyper-performance et le sommeil est parfois vu comme une perte de temps, lorsque l’on a du travail à rendre, par exemple", insiste-t-elle.
Pour le préserver, il est recommandé de mettre en place une routine relaxante, sans activités stimulantes. "Si l’on a du mal à s’endormir ou si l’on se réveille, il ne faut pas rester au lit plus de 20 min. Il vaut mieux aller dans une pièce calme, avec une lecture monotone et une lumière tamisée. En fait, il faut dissocier le lit de l’éveil", poursuit la responsable du Centre du sommeil clermontois. Sachez qu'il faut à peu près une semaine pour se faire au changement.
Des troubles du sommeil causés par les confinements. "Les insomnies touchaient 24 % de la population avant la pandémie et 40 % pendant", indique Maria-Livia Fantini. En cause : un rythme de vie décalé et une hausse de l'anxiété qui auraient perturbé le sommeil. Elle ajoute : "Ce n’est pas rentré dans l’ordre. Il y a encore des séquelles concernant la santé mentale. Et 50 % des patients Covid long souffrent de troubles du sommeil, c’est l’un des symptômes."
Lisa Douard