À Felletin (Creuse), les bons plans des tricoteuses pour manier les aiguilles sans se ruiner
Les Journées nationales de la laine rassemblent jusqu'à dimanche 30 octobre (18 heures) à Felletin des milliers de passionnés de tricot, crochet et autres travaux d’aiguilles. Avec l’inflation, tout le monde fait attention à son porte-monnaie. Nous avons rencontré des tricoteuses qui donnent leurs bons plans pour s’adonner à leur plaisir sans se ruiner.
Pauline, 34 ans, est venue de Strasbourg avec sa mère et sa tante pour arpenter les stands du Salon des créateurs. Il réunit cette année plus de 140 exposants au pôle sportif de Felletin. Elle a bien sûr fait des emplettes : « Je tricote beaucoup. Dès que je rentre à la maison, je tricote, en voiture, dans le train je tricote. » Cela fait six ans que la jeune femme s’adonne aux travaux d’aiguille. Elle fait partie d’un club de tricot où « la moyenne d’âge tourne autour de 35 ans ». « Ça me vide la tête, raconte-t-elle. J’en avais marre d’acheter de la fast fashion dans les magasins. Ça me permet de faire des choses qui correspondent à mes goûts. » Elle confectionne des pulls, gilets, châles et écharpes.Elle y consacre environ 50 euros par mois. « C’est un budget conséquent mais c’est moins que d’autres personnes qui font du tricot. Et c’est mon seul loisir. Je préfère mettre un peu plus d’argent mais acheter français, ça fait tourner l’économie. C’est un acte militant. » La jeune Strasbourgeoise est par exemple fan des teinturières Maison Septembre (Anjou) et By night (Belgique), qui font de la teinture végétale. Comme d’autres tricoteuses présentes aux Journées de la laine de Felletin, elle a plein d’astuces pour se faire plaisir sans se ruiner.
1. La laine locale« Au lieu d’acheter de la laine chez des teinturières qui réalisent de petits lots, il faut aller chez des “industriels” qui font de la laine de très bonne qualité à des prix raisonnables, indique Pauline. Même s’il y a moins de variations de couleurs. » Elle cite notamment Fonty, la célèbre filature de Rougnat qui vend ses fils à tricoter dans des boutiques de laine et sur internet.Annie, une passionnée de tricot qui habite Saint-Frion, conseille elle aussi de choisir de la laine locale. « J’avais l’habitude de prendre de la Bergère de France mais les prix ont beaucoup augmenté, constate-t-elle. L’an dernier, j’ai acheté de la laine Terrade pour me faire un pull et ça m’a coûté seulement 25 euros. J’ai pris 5 écheveaux à 5 euros. Les prix sont abordables et ça fait travailler en local. Le tricot c’est un plaisir, alors il ne faut pas que ça coûte une fortune. » La retraitée est très satisfaite de cette laine transformée à Felletin. Elle aime aussi les produits de la filature de Rougnat : « C’est de la bonne qualité, Fonty et Terrade, et c’est artisanal. »
2. Acheter en écheveauxLes laines locales sont la plupart du temps vendues en écheveau de 100 g (les pelotes du commerce font souvent 50 g). Annie, de Saint-Frion, conseille de mettre les écheveaux en pelotes, « sinon ça s’emmêle ». Elle a pour ça une technique : « La combine, c’est de mettre l’écheveau sur une rampe d’escalier, bien tendu. »La retraitée a aussi une astuce si vous trouvez que la laine de pays est un peu rêche : « Il suffit de la faire tremper une matinée dans de l’adoucissant ».
3. Ventes d’usine et déstockageLes tricoteuses sont à l’affût des bonnes affaires. Gilberte, venue d’Alsace avec des amis, s’est rendue vendredi au magasin d’usine de la filature Fonty, à Rougnat. « C’était à 50 % du prix. Ce sont des fins de série, des coloris qu’ils ne font plus ou des pelotes pas bien grammées. Il y a ce qu’il y a, mais ça vaut le coup. »Elle va confectionner des bonnets et des écharpes au crochet avec ses achats. « D’habitude, je fais surtout des petits sujets en crochet. Dès que je sors du travail, je m’y mets. Ça coûte un peu mais ça reste abordable par rapport à d’autres choses. » Gilberte était déjà venue il y a trois ans aux Journées de la laine de Felletin. « Il y a six heures de route mais ça vaut le coup. Et ça fait une sortie entre amis. »
4. Choisir de la laine non teintePauline, de Strasbourg, conseille de « privilégier la laine non teinte, qui coûte environ 30 % moins cher ». Les pelotes sont écrues, grises ou marron. Un écheveau de 100 g de la marque creusoise Terroir laine (Lioux-les-Monges) coûte par exemple 8 euros.
5. Les recycleries et la récupPauline et sa maman Caroline encouragent à aller fouiner dans les recycleries ou chez Emmaüs. Il y a presque toujours de la laine à petits prix. « Nous avons des copines qui achètent dans les recycleries, racontent-elles. C’est 50 centimes la pelote donc imbattable. Mais attention à la qualité, il a souvent du synthétique. Il faut faire le tri. »
Gilberte suggère elle aussi de faire de la récup. « Ça m’arrive de récupérer de la laine chez des gens que ça débarrasse, qui ont des restes. »
6. Les cadeauxPauline, la trentenaire de Strasbourg, se fait souvent offrir des cartes cadeaux pour pouvoir s’acheter de la belle laine. Une bonne idée à quelques semaines des fêtes de fin d’année.
Texte : Catherine PerrotPhotos : Floris Bressy
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