Pourquoi le collège Georges-Brassens d'Ydes (Cantal) fait-il partie de la culture de son territoire ?
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Une façon d’apprendre autrement, en lien avec son territoire. L’exemple d’un petit collège de proximité où les projets et les énergies tissent l’éducation : le collège Georges-Brassens à Ydes. Avec un solide attachement à son territoire et à l'ouverture des esprits qu'il déploie pour ses jeunes élèves.
Les murs du collège Georges-Brassens ne sont pas de première jeunesse, certes. Mais l’équipe enseignante et encadrante qui y travaille insuffle toute la modernité nécessaire à l’éducation des élèves. Et une sérieuse énergie. « On est un petit établissement et on connaît bien les élèves, ils sont très entourés et les enseignants sont soudés et ont envie de lancer des projets », explique d’emblée Sandra Ponsonnaille, professeur de français.
Une règle collégiale : le travail en commun« Il y a une douceur de vivre ici et une qualité d’enseignement grâce à une équipe revigorée cette année », confirme avec le sourire Martine Lombard, la principale. Certes, l’an dernier, certains enseignants manquaient à l’appel mais l’équipe est désormais au complet depuis septembre. « Nous avons dix-neuf professeurs dont treize que nous partageons avec d’autres établissements pour 202 élèves qui nous viennent d’au-dessous de Mauriac jusqu’à La Crégut et, de l’autre côté de Saint-Pierre jusqu’à Lanobre. »
La principale, Martine Lombard.Alors, avec 96 % de demi-pensionnaires, le repas de midi est aussi un enjeu pédagogique. « On ne gaspille pas le pain », lance la principale en allant chercher son plateau-repas et en jetant un œil sur le bac de récupération des tranches non utilisées. On est loin du record mais on note des améliorations dans la lutte antigaspi. « D’autant plus que notre cuisinier aime les bons plats, valorise le bio, le circuit court et soigne particulièrement les produits qu’il propose », ajoute Martine Lombard en regardant son assiette. À voir le menu, impossible de contester.
Une culture de la cultureInscrit dans son territoire, le collège est l’un des rares d’Auvergne à avoir une convention avec la communauté de communes sur l’option culture.
" Depuis des années, on alloue un budget pour offrir des spectacles aux élèves, pour avoir des intervenants dont certains en résidence (Philippe UG dernièrement, NDLR) et les productions des élèves ainsi que celle des écoliers sont affichées sur la Piste verte, une grande fierté pour nous et pour eux, confie Martine Lombard. C’est un plus pour les élèves de pouvoir apprendre différemment et mieux. Et la convention avec la communauté de communes est riche en tous sens. "Trois autres sont nouées avec le Rectorat pour des ateliers danse, théâtre (le spectacle des élèves est ensuite à l’affiche du festival C’Mouvoir) et médias. « Un gros projet arrive sur les médias avec l’Université de Clermont, la mairie, le collège et la communauté de communes pour tous les élèves », n’en finit pas de lister la principale.Philippe UG illustre la Piste des arts et un travail avec les scolaires.Pour les Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), là aussi, on tente d’innover et de coller à son territoire. « Avec Dominique Cottais, professeur d’histoire, on travaille sur le thème des mémoires avec les 3e, éclaire Sandra Ponsonnaille, professeur de français. Pour apprendre comment se construit la mémoire individuelle, collective, nationale, à travers l’histoire, la littérature, le cinéma, les arts, la musique sur les périodes de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Avec, en point d’orgue, une sortie à Oradour-sur-Glane en avril. »
Avec Anne-Marie Gauthier, professeur d’anglais, elle a également lancé un travail sur les chevaliers au Moyen Âge pour les 5e avant une sortie pédagogique au château de Castelnaud, en Dordogne, en mars. Les cours de français pour les 3e s’inscrivent aussi dans un parcours d’éducation artistique et culturelle à travers l’histoire des arts et des lettres du XVIe siècle à nos jours. « Afin de leur donner quelques clés pour aborder la Seconde », ajoute Sandra Ponsonnaille.
On offre le choix de la deuxième langue, allemand ou espagnol. C'est important pour les élèves de pouvoir avoir le choix, même dans un petit établissement...
Un établissement germanophoneBien dans sa tête, l’établissement l’est aussi dans ses jambes avec une section foot qui fait le plein d’élèves (26) et le retour du cross du collège annoncé pour le 18 novembre. La veille, pour le cross du primaire, des collégiens de la section sportive vont accompagner les écoliers dans le cadre d’une mission citoyenne. Là encore, pour pousser plus loin les murs de l’établissement.
Dernière particularité du collège : il est estampillé germanophone. « C’est un souhait d’offrir le choix de la seconde langue aux élèves, entre allemand ou espagnol, estime Martine Lombard. Une vingtaine d’élèves ont choisi l’allemand. Et cette année, nous allons plus loin avec une heure supplémentaire pour les 4e et 3e autour de la culture germaniste. »Un projet commun est aussi dans les cartons avec le collège de Mauriac : un voyage en Allemagne au printemps autour de l’environnement. Après tout, le collège est labellisé E3D (Établissement en démarche globale de développement durable). Et, qui sait, l’idée d’un jumelage avec la ville allemande dont la professeure est originaire fera partie du voyage…
Magali Roche