Biathlon: du bronze et un demi-tour en relais mixte pour lancer les Mondiaux
Excellemment lancé par Julia Simon, la meilleure biathlète de l'hiver jusqu'ici, et Anaïs Chevalier-Bouchet, le relais bleu, complété par Emilien Jacquelin et Fillon Maillet, a terminé troisième à 55 secondes du quatuor norvégien (Tandrevold, Roeiseland, Laegreid et Boe). L'Italie, emmenée par Lisa Vittozzi et Dorothea Wierer, s'est intercalée entre les deux, à 11 secondes.
QFM n'a cependant pas épargné à ses coéquipiers une belle frayeur, quand il s'est engagé dans une mauvaise direction dans le final, tout sourire, poing serré et main saluant le public... avant de réaliser sa méprise, de faire demi-tour et de filer dans le bon couloir in extremis. Sur la ligne d'arrivée, il ne restait plus au quintuple médaillé olympique 2022 que trois secondes d'avance sur l'Autriche, au pied du podium.
"Quentin m'a fait très peur, raconte Jacquelin. On commence à se rendre compte qu'il est en train de célébrer avec la foule, mais du mauvais côté de la piste ! Bon, pas de souci Quentin, mais dans cinq secondes, il faut faire demi-tour, sinon ça ne le fait pas... Il y a un petit coup de stress quand je me rends compte que (l'Autrichien) Simon Eder arrive derrière."
- "Pas de ligne et pas de collègues..."
"Et on ne peut rien faire, pas le prévenir, rien, complète Simon. Mais ça se finit bien, on peut en rire maintenant."
"Sinon, ça aurait fait une belle anecdote pour la FFL", sourit Jacquelin en référence à ce compte Twitter qui prend le parti de s'amuser des déboires du sport français.
"Ca paraît ridicule quand on regarde à l'écran mais en vrai, si on n'est pas complètement concentré, ça peut vite arriver, reprend Simon. C'est une piste très dure, très exigeante, je pense qu'il s'était bien fait la peau et qu'il manquait un petit peu de lucidité."
"C'était pour le spectacle..., plaisante Fillon Maillet. C'est une erreur de ma part, j'ai été inattentif, je n'ai pas repéré où je devais arriver, et un peu dans le rouge aussi. J'ai voulu célébrer avec le public. Après quelques mètres, j'ai vu qu'il n'y avait pas de ligne d'arrivée et pas de collègues... Si on avait fait quatrième à cause d'une erreur comme celle-là, je m'en serais beaucoup voulu."
Avant cette mésaventure finalement sans conséquence, les Bleues, seulement une balle de pioche chacune, ont montré un meilleur visage que les Bleus, à l'image de la saison.
"Pas facile" même pour Boe
"Ce premier relais me met en confiance, apprécie Simon. J'ai fait du bon biathlon, avec du bon tir, et à skis, ça permet de prendre des marques sur cette piste pas facile."
En position de troisième relayeur, Jacquelin a transmis le relais à Fillon Maillet au coude-à-coude avec la Norvège, mais après quatre cibles manquées. Face à Boe, QFM a lui eu recours à ses trois balles de pioche couché, comme le Scandinave, avant de conclure sur un convaincant 5 sur 5 debout (4/5 pour Boe).
"Peut-être que c'était du stress, peut-être le fait de penser plus à creuser l'écart qu'à se concentrer sur le tir, c'est une course aux Championnats du monde, ce n'est pas facile", explique Boe.
En tout cas, le champion norvégien, sans égal cet hiver et dont on se demande s'il peut devenir le premier biathlète à réaliser un Grand Chelem en individuel aux Mondiaux, est monté dès la course d'ouverture sur la plus haute marche du podium - une fois n'est pas coutume à Oberhof, sous un soleil radieux.
Sa première course individuelle, le sprint, est programmée samedi, au lendemain de l'épreuve féminine. Ses gants dorés ont toutes les chances de ressortir pour l'occasion.