Malgré le vote des militants, les dissensions resurgissent rapidement au sein de Renaissance Corrèze
Battu aux élections internes, le Briviste Olivier Bonnie-Borderie se voit refuser son adhésion par les instances nationales du parti présidentiel.
Les appels à l'unité et au rassemblement, lancés fin janvier 2023, après les élections internes de Renaissance (ex-LREM), n'auront pas tenu bien longtemps en Corrèze.
Tête de liste face à Isabelle Celle, le Briviste Olivier Bonnie-Borderie n'a non seulement pas pu participer à l'élection du bureau départemental, mais se trouve sous le coup d'une procédure d'annulation de son adhésion.
Un mail qui sent le "règlement de compte"" On dit qu'en politique, il faut avoir le cuir épais, mais là, je ne m'y attendais pas", a réagi l'intéressé, battu aux élections internes de janvier 2023. Il appuie ses dires en montrant un mail reçu le 1er février 2023, et signé de Bérangère Couillard, membre du bureau exécutif de Renaissance.
En quelques lignes, la responsable nationale lui notifie qu'en "application de l'article 4 du règlement intérieur des statuts de Renaissance (...) le bureau exécutif (...) peut refuser l'adhésion dans les trois mois suivants cette adhésion (...) Je vous informe du refus de votre adhésion à compter de ce jour."
Pour Olivier Bonnie-Borderie, il s'agit là d'un "règlement de compte", suite à sa candidature aux législatives de juin 2022 sur la circonscription de Brive, alors que la majorité présidentielle avait investi Nicolas Brousse.
Une candidature dissidente qui avait privé ce dernier de précieuses voix pour espérer atteindre le deuxième tour ; Nicolas Brousse, élu sur la liste d'Isabelle Celle lors du scrutin interne, vise sans doute le poste de délégué sur la circonscription de Brive, un poste qu'Olivier Bonnie-Borderie aurait pu réclamer, sans parler de ses ambitions pour conquérir la mairie de Brive.
Dans ces conditions, est-il possible qu'Olivier Bonnie-Borderie siège au bureau départemental à ses côtés ? " Au téléphone, Isabelle Celle m'a clairement fait comprendre que non", assure le Briviste.
"Ce n'est pas de mon initiative" explique Isabelle CelleContactée, la responsable départementale assure ne pas être au courant de la procédure d'annulation de l'adhésion :
Ce sont les colistiers d'Olivier Bonnie-Borderie qui me l'ont apprise pour justifier son absence lors de la constitution du bureau (*). J'espère en savoir davantage lors du séminaire prévu à Paris. Si elle existe, cette procédure n'est pas de mon initiative.
"Si aux élections internes, je n'avais obtenu que 20 % des voix, j'aurais démissionné, poursuit Olivier Bonnie-Borderie. Là, c'est comme si on voulait éliminer 42,16 % des adhérents de Renaissance en Corrèze ! Je rappelle que la liste d'Isabelle Celle n'a obtenu que six suffrages de plus que la mienne."
Le Briviste se dit en mesure de contester la procédure de refus d'adhésion : " Aucun motif de cette décision ne m'a été notifié. J'ai d'ailleurs consulté un avocat et adressé un courrier à la commission nationale des conflits du parti Renaissance."
D'autres courriers recommandés vont partir, l'un à l'attention de Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti, l'autre à l'attention de la présidence de la République, affirme Olivier Bonnie-Borderie. "Je ne laisserai pas tomber. Je suis prêt à saisir la justice s'il le faut."
(*) Après le vote interne, le bureau départemental doit rassembler 7 élu(e)s de la liste d'Isabelle Celle et 3 de la liste d'Olivier Bonnie-Borderie. Celle-ci n'en compte que 2 actuellement.