« Ça rappelle 1995...» : à Vichy, des manifestants déterminés à obtenir le retrait d'une réforme « injuste »
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Après celles des 19 et 31 janvier et de mardi dernier, la manifestation contre la réforme des retraites, ce samedi, a de nouveau réuni une foule massive dans les rues de Vichy. Et le cortège a clairement fait entendre sa détermination a obtenir le retrait pur et simple du texte.
Ils étaient jusqu'à 5.000 selon les syndicats, et environ 2.400 d'après la police. Une chose est sûre : le cortège d'opposants à la réforme des retraites a une nouvelle fois été fourni ce samedi dans Vichy, lui qui a mené les manifestants de la place de la Poste jusqu'à la mairie en passant par le pont de Bellerive. Et dans ses rangs, comme cela a d'ailleurs été constaté partout dans le pays, beaucoup sont venus manifester en famille alors que les vacances scolaires battent leur plein. C'est le cas de Marie et Nicolas, un couple de Cussétois venu garnir les rangs du cortège avec leurs trois enfants : « On se mobilise bien sûr parce qu'on est en désaccord avec la réforme. Mais surtout, on vient par solidarité avec les manifestants. Cette réforme, elle concerne tout le monde ».
— Pierre Geraudie (@PGeraudie) February 11, 2023Des manifestants venus en famille, donc, et d'autres qui ont porté la voix d'une jeunesse pour qui la notion de retraite n'a rien d'anodin, bien qu'elle soit encore lointaine. Venue de Saint-Pourçain-sur-Sioule aux côtés de sa collègue Stéphanie, Virgnie, auxiliaire de vie, compte parmi ces trentenaires qui ont dit leur peu d'appétance pour la réforme :
« Déjà que 60 ans ca parait loin, alors 64... Pour ma part je fais un métier pénible, tant physiquement que mentalement, helas on a l'impression que ce n'est pas pris en compte. Alors, même si je ne suis pas syndiquée, et même s'il faut pouvoir se libérer avec le travail, j'ai trouvé important de venir manifester. Et je reviendrai s'il le faut ».
virginie , 30 ans (à droite)
Revenir lors de la prochaine manifestation, Françoise s'en fait aussi un devoir Et pourtant, jusqu'alors, cette Vichyssoise de 60 ans n'avait jamais manifesté. « Mais là, c'est la réforme de trop. Je travaille dans l'aide à la personne, un métier exigeant, et je ne me vois pas aller jusqu'à 64, même en y mettant de la bonne volonté ». Une volonté déjà entamée par un contexte compliqué. « Il y a les problèmes de salaires, une conjoncture pénible, donc cette réforme passe d'autant moins. Et puis il faut arrêter de dire amen à tout. Ce combat, il concerne tout le monde ».
Manifestation contre la reforme des retraites dans les rues de Vichy, le 11/02/2023, photo Francois Xavier Gutton.
« Il faudrait un Mai-68...»Quant à savoir si cette bataille sera menée sur la durée, beaucoup en étaient persuadés au sein du cortège, où l'on évoquait une mobilisation « rappellant celle de 1995 », époque où une réforme des retraites portée par le gouvernement Juppé avait mis le pays à l'arrêt pendant un mois. « Il faudrait même que ca fasse un Mai-68, tout en restant pacifique », ambitionne Florence, 55 ans, employée dans le secteur de la maroquinerie et qui, comme beaucoup d'autres, évoque une réforme injuste. Pour elle, « le gouvernement n'a pas d'autre choix que de céder aux demandes de retrait du texte. Le mécontentement est général, beaucoup voient que cette réforme est injuste, notamment pour ceux qui ont un métier pénible ou qui ont commencé à travailler tôt. Aujourd'hui on se demande si on aura bien une retraite un jour. Mon fils de 29 ans pense déjà qu'il n'en aura pas...».
Des craintes et des questionnements sur l'avenir que les opposants à la réforme pourront de nouveau venir exprimer à Vichy le 16 février, date d'une prochaine mobilisation qui ne devrait pas être la dernière...Pierre Geraudie
Photos François-Xavier Gutton