Des temps forts bien dans la tradition aux championnats de France Élite en salle, ce week-end, à Aubière

Kevin Mayer bien sûr. Sa seule présence efface presque le reste. Malgré lui. Le double champion du monde (2017 et 2022) et recordman du monde du décathlon avec 9.126 points reste un monstre sacré, l’icône des épreuves combinées. Et un ambassadeur de premier plan, ce week-end, pour les championnats de France Élite en salle à Aubière, même s’il ne disputera pas l’intégralité des épreuves.

À moins de deux semaines des championnats d’Europe (2-5 mars) qui doivent se tenir à Istanbul (aucune annonce officielle n’a été faite depuis le tremblement de terre en Turquie), le Stadium Jean-Pellez accueille les ambitieux tricolores. Ils rêvent déjà en bleu-blanc-rouge, avant de penser à élargir leur horizon.

Ce mercredi soir, le meeting en salle de Liévin, le meilleur du monde en indoor, leur a ouvert l’appétit en termes de performances. À Aubière, l’essentiel reste la place, la plus haute marche du podium bien entendu. À ce jeu-là, il faudra suivre de très près quelques habitués des grands rendez-vous dont la présence peut transformer le classique en temps fort.

Et dans cette catégorie, surtout à Clermont-Ferrand, impossible de ne pas pointer du doigt les deux concours du saut à la perche. Avec un trio international du côté des féminines mené par Margot Chevrier, huitième performeuse européenne avec 4,52 m, devant la toujours espoir Marie-Julie Bonnin et Ninon Chapelle, la recordwoman de France. On ne retrouve pas la même densité au bout du sautoir masculin dominé par Thibaut Collet (5,81 m) devant Ethan Cormont (5,72 m) et Mathieu Collet (5,65 m).

Cela semble également aller de pair sur le 60 m haies. Avec un magnifique duel à deux entre Cyréna Samba-Mayela (Lille) et Læticia Bapté (US Robert), les seules Françaises à avoir couru sous les 8 secondes cet hiver. Avec un avantage non négligeable pour la Nordiste qui vient de réussir 7’’90 à Paris et occupe le cinquième rang européen de l’hiver, contre une référence à 7’’98 pour sa plus proche adversaire.

Adrien Ralite (Ussel) vise la finale aux "France Elite" en salle à Aubière

Du côté des hommes, le curseur monte encore un peu plus haut. Dans une discipline déjà spectaculaire par nature, ces championnats de France se révèlent d’une rare densité. Et encore, le Clermontois Sasha Zhoya et Wilhem Belocian manquent dans un décor pour l’instant dominé par l’inoxydable Pascal Martinot-Lagarde (7’’53), deuxième performeur européen, devant Just Kwaou-Mathey (7’’57) et Dimitri Bascou (7’’63).

Kevin Mayer, porte-drapeau de l’athlétisme français, s’aligne sur le 60 m, la longueur, le poids et la perche sur l’heptathlon, ainsi que sur 60 m haies disputé avec les spécialistes. Du côté de Léonie Cambours, la meilleure Française sur les épreuves combinées, sa récente rentrée au X-Athletics lui a non seulement permis de valider une bonne préparation, mais aussi de repousser ses limites avec un nouveau record personnel désormais placé à 4.490 points… en attendant encore mieux.

Ce mieux, Benjamin Robert s’en approche sur le 800 m, à l’image de sa victoire à Liévin. Azzedine Habz le tutoie clairement. Le spécialiste du 1.500 m a encore abaissé son record personnel à 3’35’’27 dans le Nord. Deuxième européen, quatrième mondial, l’Hexagone lui semble promis au Pellez.

Jean-François Nunez