Perte de cheptel, opération reconquête... Pourquoi les Ovinpiades du Salon de l'agriculture sont si importantes
Au terme d’une journée de compétition et de huit épreuves, l’Auvergne a finalement cédé son titre de meilleur berger de France à la Normandie, représentée par Romain Vivier, Porte de Versailles, à Paris.
Jean Boussit, 19 ans, et Alexandre Delabre, 16 ans, tous deux candidats originaires de Haute-Loire, ont terminé aux 8e et 19e places.
Ces deux passionnés avaient été entraînés par le responsable de la ferme du lycée de Brioude-Bonnefont, Dylan Charrade, lui-même meilleur jeune berger de France et d’Europe en 2019. Ils pourront retenter leur chance dans deux ans.
VitrineCes 18e Ovinpiades, qui se déroulaient en ouverture du 59e Salon de l’agriculture et qui regroupaient 40 jeunes candidats, constituent une belle vitrine pour une filière en reconquête. L’un des enjeux majeurs reste ici aussi la transmission et le renouvellement des générations afin d’assurer la reprise des exploitations.
"On recense environ 30.000 éleveurs au plan national, à la tête de plus de 50 brebis, avec une multitude de schémas, qui valorisent la diversité des territoires. C’est une filière qui s’adapte bien à tous les contextes."
Susciter des vocationsLa filière a perdu la moitié de ses cheptels et la moitié de ses éleveurs en trente ans. Pour endiguer le phénomène, toute la filière se mobilise depuis près de vingt ans via un programme de redynamisation afin d’accompagner les éleveurs, améliorer les performances techniques…
Ces Ovinpiades parisiennes, qui concluent concours départemental puis concours régional, font partie intégrante de ce programme, afin de susciter des vocations grâce, entre autres, à l’investissement des équipes pédagogiques à tous les niveaux.
Renouvellement"Après dix-huit années d’investissements, d’après les chiffres de l’Institut de l’élevage, on serait quasiment à une installation pour un départ, avec quelques inégalités suivant les régions", se félicite Patrick Soury.
L’Auvergne n’est pas encore complètement à l’équilibre, mais elle compte quand même plus d’installations qu’il y a dix ans.Jean Boussit a terminé à la huitième place
L'Auvergne, quatrième région piloteUne campagne baptisée "Nos clients changent, changeons l’agneau" a été lancée par Interbev en 2022 avec trois régions pilotes : Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Occitanie, en vue de dynamiser l’offre. La région Auvergne-Rhône-Alpes vient de l’intégrer le 1er janvier 2023.
Les Français consomment en moyenne 2,2 kilos d’agneau par personne chaque année. La moitié est actuellement importée. Les marges de progression sont donc plus que considérables pour la filière.
Gaëlle Chazal
(gaelle.chazal@centrefrance.com)
Photos : Thierry Lindauer