Retraites: le gouvernement ne veut pas renoncer à "la clause du grand-père"
"On ne change pas les règles du jeu en cours de route et donc nous supprimons les régimes spéciaux (...) mais nous le faisons avec équilibre, c'est-à-dire avec une entrée progressive dans le dispositif", a indiqué Olivier Véran sur BFMTV et RMC.
Le projet du gouvernement prévoit l'arrêt des régimes spéciaux seulement pour les nouveaux embauchés à partir du 1er septembre 2023. Les salariés concernés (industries électriques et gazières, RATP, Banque de France...) déjà en poste conservent leurs avantages, conformément à la réforme.
Mais plusieurs voix à droite souhaitent la suppression de cette "clause du grand-père".
"Nous souhaiterions que l'on n'attende pas 43 ans pour la suppression de ces régimes spéciaux", avait relevé dans Le Parisien le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, sans en faire toutefois une "ligne rouge" dans les discussions de son groupe avec le gouvernement.
La réforme des retraites a franchi mardi, sans encombre, le cap de la commission au Sénat. La version amendée par les sénateurs, majoritairement de droite, prévoit notamment des dispositions en faveur des mères de famille et de l'emploi des seniors.
Les sénateurs vont se retrouver jeudi après-midi pour le coup d'envoi des débats dans l'hémicycle.
Olivier Véran est également revenu sur la précision apportée la veille par Olivier Dussopt au député socialiste Jérôme Guedj.
Le ministre du Travail estime que le nombre de nouveaux retraités franchissant le seuil des 1.200 euros par le seul fait de la hausse des minima de pension se chiffrera finalement "entre 10.000 et 20.000 personnes".
L'opposition crie à la manipulation, rappelant qu'Olivier Dussopt avait dans un premier temps évoqué "40.000" retraités concernés.
"40.000, c'est le nombre réel de retraités qui aujourd'hui partent avec moins de 1.200 euros et qui partiront l'année prochaine avec plus de 1.200 euros", a détaillé Olivier Véran.
Le chiffre de 10.000 à 20.000 "est lié directement à l'impact de la réforme sur la retraite minimale, le reste (environ 20.000 personnes, Ndlr) c'est parce que nous avons augmenté de façon générale les pensions de retraite pour les indexer sur l'inflation", a ajouté le porte-parole.
"C'est une réforme qui est extrêmement compliquée à expliquer et il y a énormément de brouhaha autour", a avancé Olivier Véran pour justifier les changements dans les chiffres donnés par son collègue.