Halle gourmande Saint-Pierre à Clermont-Ferrand : "Les objectifs ne sont pas complètement remplis"
![Halle gourmande Saint-Pierre à Clermont-Ferrand :](http://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/halle-gourmande-marche-saint-pierre_6425543.jpeg)
Les habitants le nomment toujours marché Saint-Pierre, mais depuis 2021 il s’agit d’une halle gourmande. Un simple changement de nom ?
"Les objectifs ne sont pas complètement remplis, il faut être honnête." C’est avec franchise que l’adjoint au commerce de la ville de Clermont-Ferrand, Didier Muller, tire un premier bilan, mitigé donc, de la Halle gourmande Saint-Pierre, anciennement appelée marché Saint-Pierre. Elle avait été inaugurée en grande pompe le 9 juin 2021 sous cette nouvelle appellation.
Le maire Olivier Bianchi se voulait ambitieux et comptait faire de ce lieu "le porte-avions de la convivialité en ville, qu’ici batte le cœur palpitant de la gastronomie clermontoise."
Ce qu’en pensent les ClermontoisUn peu moins de deux ans plus tard et alors que les Halles du Brézet, sous le format food court (un espace de restauration rassemblant plusieurs enseignes), viennent d’ouvrir, nous avons interrogé les Clermontois, via nos réseaux sociaux, sur l’évolution de cette halle historique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils portent, à l’unanimité, un regard acerbe sur le sujet. "Il n’y a ni le porte-avions, ni les avions", tranche l’une des personnes interrogées.
"Ce sont des halles à l’ancienne, le but étant de faire ses courses et éventuellement manger sur place. La mairie a tout fait, nous avons mis des tables pour tous au milieu, il est désormais possible de se brancher au wifi et de recharger son téléphone."
L’élu n’hésitant pas à évoquer l’installation récente d’une enseigne de cuisine vietnamienne comme proposition gourmande et confie avoir des « pistes » pour de nouvelles adresses, et l’arrivée très prochaine d’un marchand de glaces, donnant sur l’extérieur.
Car oui, le principe, en théorie, est de pouvoir déguster des huîtres en fin de semaine, manger une côte de bœuf du boucher ou un plateau de fromage du fromager. En pratique, car la formule fonctionne majoritairement le samedi matin, autour du stand d’huîtres.
À quoi ressemblent les Halles du Brézet, ce "food-court" qui vient d'ouvrir à Clermont-Ferrand ?
"Les Clermontois, nous avons des habitudes, on ne pense pas forcément à venir consommer comme à Lyon, aux halles Bocuse, où c’est historique, précise Didier Muller. Mais ça va venir !"
Crispation sur le dimancheIl existe aussi un point de crispation : l’ouverture le dimanche. Une condition sine qua non pour que ce lieu gagne en vie. Tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde. Pour une offre conviviale le jour du Seigneur, les nouveaux commerçants arrivés ou potentiels y sont plutôt favorables… quand les historiques l’excluent. "Qu’ils ferment le lundi et/ou mardi, pour ouvrir le dimanche", suggère un ancien commerçant du coin. Mais pour des adaptations sur les plages d’ouverture, l’adjoint au commerce assure qu’il lui faut "une majorité". D’autant que "les cafetiers autour, sur la place, sont demandeurs et se mettraient à ouvrir", ajoute l’élu.
"Une question de temps"Un dernier point, inextricable celui-ci, fait l’unanimité. Il s’agit de l’architecture même des lieux et sa configuration, datant de 1987. "Un blockhaus", "une verrue", qualifient certains. "La halle n’est pas ouverte sur l’extérieur comme le voudrait le modernisme actuel, explique Didier Muller. Cela demanderait des investissements et un budget que je n’ai pas."
Le compte n’y est pas, "peut-être pas autant qu’on aurait pu le supposer." "Mais c’est une question de temps, Rome ne s’est pas faite en un jour", conclut l’élu.
Erwan Rousseau