Pourquoi les manifestants dénoncent une réforme des retraites "particulièrement injuste envers les femmes" ?
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La mobilisation contre la réforme des retraites de ce mardi 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, a permis de mettre en avant quelques revendications féminines.
Les femmes perçoivent en moyenne un salaire inférieur de 22 % à celui des hommes. La faute à une vie professionnelle parfois hachée, la maternité et les tâches domestiques qui peuvent pénaliser leur carrière, la pénibilité de leurs emplois qui est souvent sous-évaluée. Du coup, leurs retraites sont plus faibles.
Chiffres à l’appui, l’intersyndicale enfonce le clou : « Elles touchent en moyenne une pension inférieure de 40,5 % à celle des hommes. » En exagérant à peine, les syndicats dénoncent « une double-journée pour une demi-retraite et cette contre-réforme ne fera qu’aggraver les choses. »
Au sein de la manifestation, les femmes ont mis en avant plusieurs points de la réforme des retraites qui les pénalisent particulièrement. Photo Thierry Nicolas
Un avis largement partagé au sein de la manifestation clermontoise qui a réuni plus de 25.000 personnes, ce mardi 7 mars. Enseignante dans la région d’Issoire, Laetitia a fait ses calculs : elle devra attendre d’avoir 67 ans pour toucher une retraite sans décote malgré ses huit enfants. « Trois sont nés avant que je commence à travailler puis quatre après 2003, ce qui ne m’apportera pas de trimestre supplémentaire dans le calcul de ma retraite… », détaille cette professeure des écoles qui se voit mal devant des écoliers à la soixantaine passée.
Revivez la journée du 7 mars contre la réforme des retraites
Non loin de là, Céline a aussi beaucoup de mal à s’imaginer au travail après 60 ans. Infirmière au CHU Gabriel-Montpied, la soignante pointe la pénibilité de sa profession : « Aujourd’hui, la durée de vie professionnelle d’une infirmière à l’hôpital est de trois ans. On ne sait pas comment on va tenir. »
« 64 ans, avec la charge de travail qu’on a, c’est impossible… On ne réclame même pas une augmentation de salaire, on veut juste des conditions de travail correctes, du matériel, des collègues. »
C’est « tout le système qu’il faudrait réformer », selon bon nombre de manifestants. Pour Geoffrey, la solution viendra de l’égalité salariale. « Ça permettrait de dégager près de 6 milliards d’euros de cotisations pour le régime général et d’augmenter les pensions des femmes de 20 %, explique l’Ambertois venu en famille. Nous avons deux filles et nous voulons leur montrer qu’il faut se battre, qu’on n’est pas seuls à avoir ces idées-là. »
« On veut du travail pour tous, l’égalité entre les hommes et les femmes et surtout ne pas mourir au travail. »
Nouvelle mobilisation ce mercrediDes arguments qui devraient trouver un écho encore plus important en ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, où une nouvelle manifestation est prévue à 10 heures, au départ de la place Henri-Dunant, à Clermont-Ferrand.
Maud Turcan