Paris - Nice : la quatrième étape dans l'Allier, terrain de jeu idéal pour attaquants
À la façon dont Tadej Pogacar s’est dégourdi les mollets dès les premières côtes de l’étape inaugurale (pourtant plutôt dévolue aux sprinteurs), suivi comme son ombre par Jonas Vingegaard, on se dit que les deux derniers vainqueurs du Tour de France devraient s’en donner à cœur joie sur les routes de la Montagne bourbonnaise, ce mercredi.
Avec ses deux ascensions de 3e catégorie, son sprint de bonification jugé au col du Beau Louis et la montée finale jusqu’à la Loge des Gardes (1.077 mètres d’altitude), classée en 1re catégorie, cette 4e étape du Paris-Nice, partie le matin de Saint-Amand-Montrond (Cher), est le terrain idéal pour les attaquants.
Cela fait quelques années qu’ASO (Amaury Sport Organisation) cherchait une arrivée difficile entre Paris et Nice. "François Lemarchand et Christian Prudhomme avaient répertorié quelques sommets. Il y avait la Planche des Belles Filles et la Loge des Gardes", explique Yannick Talabardon, responsable sportif du Paris-Nice.
Le sommet des Vosges, lui, a déjà eu droit à six reprises aux honneurs du Tour de France. Pour la Loge des Gardes, station de ski la plus proche de Paris, il s’agit d’une première. Une première qui pourrait bien jouer un rôle important dans la victoire finale.
ASO voulait une « étape difficile » tout de suite après le chrono par équipes"L’étape intervient après le chrono par équipes (mardi, à Dampierre-en-Burly). On voulait tout de suite une étape difficile, pour que le classement général ne soit pas figé avec une formation qui place plusieurs de ses coureurs aux premières places jusqu’à la fin de semaine", précise Olivier Talabardon.
Après 110 kilomètres, les coureurs du Paris-Nice aborderont la première difficulté en quittant Vichy, avec la côte du Vernet (2,1 km à 5,8 %). Un amuse-bouche avant la côte de Cheval Rigon, plus longue mais moins pentue (5,7 km à 3,9 %), et le col du Beau Louis, à 822 mètres d’altitude, pas répertorié au classement du meilleur grimpeur mais qui offrira 6 secondes de bonification.
Une succession de petites côtes qui a un but?: "Fatiguer le peloton, pour qu’il n’arrive pas trop frais au pied de la montée de la Loge des Gardes", sourit Olivier Talabardon.
C’est là, dans cette ascension de 6,7 km, avec deux passages à 8,9 et 8,6 %, que l’explication finale aura lieu pour la victoire d’étape. Un terrain de jeu idéal pour Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) et Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), donc, seulement séparés de 11 secondes au classement général, mais aussi pour Simon Yates (Team Jayco AlUla) ou encore les Français David Gaudu (Groupama FDJ) et Romain Bardet (Team DSM).
La Loge des Gardes désignera-t-elle le vainqueur du Paris-Nice 2023?? Une chose est sûre. Il faudra être costaud pour franchir le premier la ligne d’arrivée tracée au milieu de la forêt de l’Assise.
Olivier Rezel