"Toutes les occasions sont bonnes pour faire progresser la cause", selon Sylvie-Pierre Brossolette, présidente du HCE
La Journée internationale des droits des femmes rime-t-elle encore à quelque chose ? Nous avons posé la question à Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes (HCE).
On entend souvent que le 8 mars devrait durer toute l'année... En réalité, la Journée internationale des droits des femmes a-t-elle encore un sens ? Pour Sylvie Pierre-Brossolette, la présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), il serait "absurde d'être contre le 8 mars !".
"On ne peut pas s'en passer""Tant que le problème n’est pas réglé, on ne peut pas s’en passer. Il y a le 25 novembre contre les violences faites aux femmes, le 8 mars pour les droits à l’égalité et, désormais, le 25 janvier contre le sexisme (*)... Toutes les occasions sont bonnes pour faire progresser la cause et la prise de conscience de l’opinion publique. Cela fait bouger les gouvernements, les habitudes et les mentalités. Certes, les droits ont progressé, mais nous sommes loin du compte : on a vu, dans notre dernier rapport, à quel point le sexisme était de plus en plus prégnant ; quant à l’égalité salariale, on n’y est pas."
Le HCE a effectivement rendu, en janvier, un rapport révélant que, malgré la sensibilisation qu'a provoquée le mouvement #MeToo, le sexisme perdure en France et progresse chez les moins de 35 ans, notamment avec des "réflexes masculinistes" chez les jeunes hommes. "Bien sûr, il faudrait que cette journée dure toute l’année, mais l’arrêter aujourd’hui serait sans doute une erreur", conclut Sylvie Pierre-Brossolette.
(*) Emmanuel Macron a annoncé, début 2023, que le 25 janvier deviendrait la "journée nationale contre le sexisme". La proposition avait été faite par le Haut Conseil à l’égalité.
Propos recueillis par Pauline Mareix