Elevées du côté de Saint-Nectaire, les truites du Sancy sont plébiscitées sur le marché d'Issoire

Les Issoiriens apprécient particulièrement leurs salmonidés sur le marché. Malgré la concurrence des trois autres poissonniers présents les samedis matin, le stand des truites du Sancy, installé sur la place de la République voit chaque semaine une clientèle fidèle s’arrêter devant ses étals. Une bonne nouvelle pour les producteurs locaux, qui comptent sur cette régularité pour voir perdurer leur exploitation située à Saint-Nectaire.

Installés en contrebas du village, sur le lieu-dit Les Granges, les bassins de Laurent Monjoin et Charlie Françon accueillent entre 80.000 et 100.000 poissons par an, soit l’équivalent de 20 tonnes. Des truites arc-en-ciel, fario et des ombles chevaliers. "On produit au maximum de nos capacités", chiffre Charlie.

Les Truites du Sancy sont sur le marché chaque samedi.Le pisciculteur de 36 ans s’est associé à Laurent en 2014, qui a repris Les truites du Sancy en 2008. Ensemble, ils travaillent 7 jours sur 7 pour magnifier les poissons et s’adapter aux besoins de chaque espèce. 

On les nourrit deux fois par jour. On les abat sur place, grâce à la technique dite de l’électronarcose (*). Il faut aussi régulièrement nettoyer les bassins et livrer les truites à nos clients, deux à trois fois par semaine

Les deux producteurs travaillent avec les cinq magasins Leclerc du Puy-de-Dôme et une vingtaine de restaurateurs, surtout sur le massif du Sancy. Le mardi, ils tiennent le stand sur le marché de Chamalières, le vendredi aux Halles Saint-Joseph à Clermont-Ferrand, le samedi à Issoire et le dimanche à Aubière. "On passe pas mal de temps sur la route. En même temps, la demande est grande, on ne va pas se plaindre", sourit Charlie.

Les truites du Sancy font partie de la dizaine de piscicultures restantes en Auvergne. Une activité en déclin à cause de conditions difficiles. "Beaucoup d’exploitations ne sont pas reprises après des départs à la retraite. Les prix de l’immobilier ont explosé et les conditions de vie ne sont pas enviables pour les jeunes. On passe toute notre vie au travail", reconnaît le producteur qui observe, aussi, comme tout le monde, l’augmentation des coûts de production, notamment de l’énergie et du carburant.Les bassins de Laurent Monjoin et Charlie Françon accueillent entre 80.000 et 100.000 poissons par an. Il y a aussi la problématique écologique, que l’on connaît depuis plusieurs années. Les rivières s’assèchent, l’eau est de plus en plus chaude et développe des parasites.

C’est une catastrophe. On est en mars, il n’y a quasiment plus de neige. Heureusement, on a la chance d’être en haut du massif et de bénéficier d’une eau de bonne qualité.

observe le connaisseur.

Un constat qui ne décourage pas les deux professionnels à Saint-Nectaire, qui pratiquent leur métier avant tout par passion pour l’élevage et pour le commerce. Sur le marché de la cité Saint-Austremoine, ils ont réussi à créer un lien solide avec une clientèle fidèle.

Issoire est une place centrale qui draine des habitants à 20 kilomètres à la ronde. Jusqu’au Sancy ou même Brioude. C’est certainement notre meilleur marché

,constate Charlie. Des producteurs et commerçants de proximité donc. Un concept bien dans l’air du temps.(*) Procédé provoquant l’étourdissement d’un animal à la suite de la traversée de son cerveau par un courant électrique. 

TF1, en partenariat avec La Montagne, lance la 6e édition de l’opération "Votre plus beau marché" dont Issoire est candidate. Vous avez jusqu’au 30 mars pour désigner le marché qui représentera la région Auvergne lors de la finale nationale. Les votes sont ouverts sur le site www.lamontagne.fr.