À Colomiers, Aurillac a encore une fois payé pour apprendre (38-17)
Rapidement mené et étouffé par Colomiers, Aurillac a vite dit adieu à son rêve de résultat au stade Bendichou, vendredi soir. Les Cantaliens ont ensuite montré une envie de jouer positive, mais c'était déjà trop tard (38-17).
Il y a d’abord eu le vent, violent, ce vent d’autan qui enveloppe le stade Bendichou, à quelques encablures des locaux historiques de Météo France. Et puis la foudre, la foudre déclenchée par les Columérins qui n’ont pas laissé à Aurillac le temps de rentrer dans son match, vendredi soir, avec un premier essai en deux temps trois mouvements conclus par Saur après que le pack haut-garonnais a tout emporté sur son passage.
Comme trop souvent dans ce fonctionnement unique au Stade Aurillacois, le match à JIFF programé pour cette 24e journéede Pro D2 augurait d’une grosse claque à l’extérieur. Pris en mêlée, pas efficace en touche, sur le reculoir et incapable de profiter d’un vent favorable, le Stade subissait, subissait et subissait encore contre des locaux qui eux, mettaient de la vitesse, gagnaient les collisions et attendaient curieusement la 20e minute pour inscrire leur deuxième essai, par Moro, après une mêlée encore souveraine et une jolie remise intérieure de Javaux pour son centre (17-0).
Aurillac recolle avant la pause, mais craque ensuiteC’est alors le moment que choisissait Aurillac pour allumer son réveil. Sur son premier vrai ballon jouable obtenu après un coup de pied contré par Singer et récupéré par Yabaki, le Stade s’offrait une éclaircie après une belle séquence dans les 30 mètres columérins qui ne donnait qu’une pénalité… que le Stade choisissait de convertir pour une réduction symbolique du score à 17-3.
Symbolique, car il y avait un sentiment d’inutilité à vouloir prendre les points quand enfin les Cantaliens semblaient dans leur match. D’autant que la furia des partenaires de Granouillet n’était pas tempérée par ce coup de pied. Elle allait finalement l’être sur un turn-over.
Quand il a enfin mis la main sur le ballon, Aurillac a proposé de bonnes choses dans le jeu, avec de la vitesse et du volume. Mais le mal était déjà fait. ©PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI/MICHEL VIALASous pression, encore, dans son camp, avec une défense plus individuelle que collective, la lumière venait d’un plaquage offensif de Rolland sur ses 22 mètres, pour un ballon récupéré par Valentin et ensuite relancé par Palmier. La vitesse de l’ouvreur, le bon relais de Profit et le coup de reins de Moukete pour faire trou et décaler Yabaki faisaient le reste et le Fidjien remettait les siens à 17-10.
Aurillac aurait même pu regagner le vestiaire avec un écart plus faible encore, avec un peu plus d’efficacité, comme sur une touche perdue à 30 mètres, ou un autre turn-over parti des 22 cantaliens et d’un ballon prolongé au pied par Yobo. La connexion avants/trois-quarts était bonne pour s’installer dans les 22 mètres, mais un en-avant gâchait tout ça.
Du « hourra rugby » pour boucler le second acteMême si c’était contre le cours du jeu, le Stade était donc dans les clous à mi-parcours. À condition de ne pas entamer le second acte comme il avait commencé le match. Il rentrait sans encaisser cet essai trop rapide, mais c’était pour repousser l’échéance. L’indiscipline faisait mal, et après une pénaltouche et un énième maul columérin, M. Lespès filait logiquement derrière les perches pour un essai de pénalité, distribuant un jaune à Daniel au passage.
Un nuage venait de plomber encore le ciel cantalien qui s’assombrissait un peu plus à l’heure de jeu pour le doublé de Saurs, puis celui de Moro (38-10). Aurillac n’était pas encore revenu à 15 que l’affaire était définitivement pliée.
InfirmerieTouché à la tête dès la 7e minute est remplacé par Maxime Profit, Yann Tivoli a été victime d'une commotion cérébrale. Lui aussi touché en début de seconde période, Mikheil Alania a également dû se soumettre au protocole commotion et n'est pas revenu sur le terrain ou Hugo Bouyssou a terminé le match. Steve Moukete, pour sa part, est sorti en raison d'une douleur à sa cheville récemment opérée. Enfin, sorti à la 51e minute, Albert Valentin se plaignait du dos. "J'espère qu'il n'y a rien de méchant, mais Simeli (Yabaki) se plaignait aussi du dos", a détaillé Roméo Gontinéac.
Premier doublé en Pro D2 pour YabakiLe match basculait alors dans une sorte de hourra rugby où le visage cantalien atténuait la vision, douloureuse, du score. Après une touche vite jouée par Max Auriac mais cafouillée par l’arrière, les Cantaliens relançaient à leur tour, pour envoyer Yabaki sur la route d’un doublé (38-17, 64e) pour ce qui est une des vraies satisfactions du soir.
Quand il avait le ballon, le Stade mettait du volume, de la vitesse, avec de la précipitation aussi, parfois, au moment de finir les coups. C’était réjouissant dans le contenu, mais il était trop tard pour renverser la partie. Croquer le bonus que Colomiers ne confortait pas malgré de gros temps forts ? Oui. Pourquoi pas. Mais le score ne bougeait plus et les hommes de Sarraute sécurisaient une 6e place qu’Aurillac n’est plus en mesure de lui disputer.
Si c’était encore un rêve, ce déplacement était pourtant clairement un match pour plus tard. Alors autant surfer, maintenant et pour les six matches qui restent à disputer, sur le volume mis quand l’écart était déjà fait et qu’Aurillac n’avait plus rien à perdre.
À Colomiers, Jean-Paul Cohade
Fiche technique
COLOMIERS (Stade Bendichou). Mi-temps : 17-10. Vent fort en faveur d’Aurillac en première période. Pelouse correcte. Arbitre : M. Lespès. Spectateurs : 3.762.Les points. Colomiers : 5 essais de Saurs (2e, 56e), Moro (19e, 60e), de pénalité (49e) ; 1 pénalité (7e) et 4 transformations Girard.
Aurillac : 2 essais de Yabaki (30e, 64e) ; 1 pénalité (23e) et 2 transformations Palmier.
Carton jaune. Aurillac : Daniel (49e).
Remplacements temporaires. Aurillac : Kiteau pour Moukete (52e-61e).
Colomiers. Girard ; Saurs, Moro, Pimienta (Palisson 71e), Palisson (Campagnaro 65e) ; (o) Javaux (Auriac 60e), (m) Seguela (Diaz 59e) ; Peysson (Pacheco 56e), Lescure, Ponpon (cap.) (Peysson 65e) ; Ricard (Whetton 60e), Granouillet (Ricard 76e) ; Pirlet (Fepuleia’i 51e), Larrieu (Elliot 51e), Dubois (Tartas 56e).
Aurillac. Neisen ; Valentin (Aucagne 51e), Yobo, Vaccaro, Yabaki ; (o) Palmier, (m) Alania (Bouyssou 42e) ; Tison (cap.) (Moala 57e), Moukete (Loughnane 67e), Tivoli (Profit 7e) ; Singer (Slamani 61e), Rolland ; Daniel (Kiteau 61e), Loughnane (Nioradze 61e), Rodgers (Royer mt).