Barrage filtrant du centre de distribution du courrier en Creuse : "Le but est de bloquer l'économie"
Barrage au moyen de palettes bardées de parcartes revendicatives, tente rouge montée, barbecue improvisé, slogans taggués sur le sol... Depuis 7 heures ce lundi 20 mars, une vingtaine de manifestants de l'intersyndicale creusoise - FSU, CGT, FO, Unsa, CFDT - occupent les abords du centre de distribution du courrier de Guéret, en Creuse. Un barrage filtrant a été mis en place dans l'objectif de restreindre l'arrivée de la correspondance de tout le département.
« On essaie de cibler les gros consommateurs comme les administrations, hormis l'hôpital, mais aussi les entreprises », renseigne Laurent Margueritat, secrétaire départemental de la CGT. Environ un tiers de la correspondance du département, courrier et colis confondus, serait ainsi bloquée.
Service publicAprès la manifestation de samedi 18 mars lors de laquelle l'abandon de la réforme des retraites adoptée par le gouvernement sans vote (en uilisant l'article 49 alinéa 3) et celui de la carte scolaire étaient réclamés, l'intersyndicale entendait marquer le coup vis-à-vis des services publics dans le département. En particulier sur celui de la Poste, qui a progressivement disparu dans les « petits villages » de la Creuse.
Le dialogue a été de mise entre représentants syndicaux et salariés du site.
« On est allés discuter avec les postiers. On a échangé sur ce mode d'action et notre démarche est plutôt bien perçue. »
Le leader syndical départemental espère que l'action fera florès et se propagera à d'autres départements , d'autres secteurs.
La mobilisation contre la réforme des retraites et la carte scolaire continue en Creuse : 400 manifestants samedi matin à Guéret
SoutienLaurent Margueritat et Yann Désenfant, respectivement secrétaire départemental de la CGT et secrétaire de l'Union départementale de la CGT Cheminots.
L'action de blocage du centre de distribution est aussi une manière de soutenir les agents du gestionnaire de réseau de distibution d'électrivité Enedis et les cheminots de la Creuse, qui sont en grève reconductible depuis plusieurs jours.
« Le 49.3 a aidé. Le déni de démocratie a motivé des gens qui commençaient à être démotivés. »
Plus largement, « le but est de bloquer l'économie », assure Yann Désenfant secrétaire de l'Union départementale CGT Cheminots.
Quant à savoir combien de temps le blocage du centre de distribution durera, nul ne le sait. « On s'organise pour passer la nuit », indique Laurent Margueritat. Dans l'idéal, le syndicaliste aimerait pérenniser l'action jusqu'à la prochaine journée de mobilisation nationale, jeudi 23 mars. Quant à Yann Désenfant, il se voit bloquer le site « jusqu'au retrait » de la réforme des retraites.
Daniel Lauretdaniel.lauret@centrefrance.com