Égalité femmes-hommes : le monde du livre à la traîne ?

L'Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication fait le point pour le secteur littéraire dans son rapport 2024.

Vendredi 8 mars dernier, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication a rendu public son 12e rapport annuel. De manière exhaustive, le document s’intéresse à la place des femmes et mesure les progrès réalisés dans les différents corps de métiers de la culture, du cinéma à l’audiovisuel en passant par la presse.

Mais qu’en est-il du monde du livre ? D’après l’Observatoire, les femmes représentaient en 2023 59 % des demandes d’aides à la création ou à la traduction auprès du Centre national du livre (CNL), et récoltaient 58 % des aides accordées. Un chiffre réjouissant selon lequel les autrices auraient autant de chances d’obtenir une aide que leurs homologues masculins. En revanche, ces dernières se voient tout de même attribuer des montants en moyenne inférieurs de 29 % par rapport à ceux donnés aux auteurs. Une inégalité qui se fait particulièrement ressentir dans les milieux du théâtre et de la bande dessinée, où les sommes allouées restent largement favorables aux hommes, contrairement à la philosophie ou la littérature jeunesse.

Le changement le plus radical concerne surtout l’attribution des prix littéraires : de 2020 à 2023, 54 % des 14 principaux ont été remis à des femmes, contre seulement 25 % entre 2000 et 2009. En 2023, c’était Triste tigre de Neige Sinno qui créait l’événement en remportant le prix Goncourt des lycéens, le Prix Femina ainsi que celui des Inrockuptibles. La même année, Dominique Barberis remportait le Grand Prix du roman de l’Académie française pour Une façon d’aimer, et Ann Scott le prix Renaudot pour Les Insolents. Enfin, concernant les postes à responsabilités, les femmes n’occupent que 15 % des postes de direction des plus grandes entreprises du secteur du livre.