A Courpière, le Secours catholique aide ses bénéficiaires pour aller chez le coiffeur
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L’antenne du Secours catholique de Courpière (Puy-de-Dôme) a décidé d’aider ses bénéficiaires à financer leur venue chez le coiffeur. Et c’est Émilie Picard, du salon L’instant pour elles, qui a accepté le partenariat.
De l’aveu de Philippe Rue, le responsable de l’antenne du Secours catholique de Courpière, "c’est un projet qui a du mal à se lancer". Mis en place depuis le début de l’année, le soutien financier aux bénéficiaires du Secours catholique de Courpière, pour aller chez le coiffeur, n’a convaincu que peu de personnes, pour le moment.
4 € pour les hommes, 7 € pour les femmesPourtant, l’opération, simple, part d’un bon sentiment. "L’idée, elle vient d’Orléans. J’avais déjà mis ça en place quand j’y étais, explique Philippe, qui donne plus de détails. On demande une petite participation aux gens, de 4 € pour les hommes et de 7 € pour les femmes. Le reste de la coupe est pris en charge par le Secours catholique."
La coupe, c’est Émilie Picard, qui s’en charge. Dans son salon L’instant pour elle en centre-ville de Courpière, elle a bien voulu accepter le partenariat. Ce qui n’a pas été une chose facile à trouver, pour Philippe Rue. "J’ai fait tous les coiffeurs de la commune. Mais visiblement, ça ne les intéresse pas, hormis Émilie Picard. Certains m’ont regardé de haut mais ce n’est pas bien grave (rires). Est-ce qu’ils pensent que d’accueillir des personnes désœuvrées, “non conformes”, peut gêner, ou faire fuir la clientèle ?", s’interroge Philippe Rue. "Il y a aussi des gens qui ne comprennent pas qu’on puisse en aider d’autres."
Si le service a pour l’instant du mal à prendre, le responsable estime que la timidité est un frein. "Certains à qui on a proposé ont refusé. En interne, on a pu penser que c’était une drôle d’idée, laissant croire aux bénéficiaires qu’ils pouvaient être mal coiffés, continue Philippe. Mais évidemment que non. Je suis convaincu que tout ça peut améliorer l’ordinaire, aider ces personnes à reprendre confiance en elles." Confiance, et dignité, parfois.
Autonomie et indépendanceSi le Secours catholique a imaginé un temps faire venir un coiffeur dans son local, l’association caritative a finalement changé d’option.
On a décidé laisser les personnes prendre rendez-vous elles-mêmes auprès d’Émilie Picard, ça laisse de l’autonomie et de l’indépendance.
Si la démarche n’est pas forcément habituelle pour les professionnels, la coiffeuse de Courpière estime que pour elle, "ça ne change rien, ces clients sont comme tous ceux qui vont venir. Et je ne vois pas pourquoi j’aurais ouvert sur des créneaux différents. Ils viennent au salon, pour une expérience normale, sans différence. C’est un beau projet, c’est bien de la part du Secours catholique", partage Émilie.
Alexandre Chazeau