Une grève pour exprimer un ras-le-bol général au CFA des métiers du bâtiment de Vichy-Bellerive

Pourtant, ils ne sont pas coutumiers du fait. La grève ? « En quinze ans de présence ici, je n’en avais jamais connu », posait Isabelle Sergere-Duriot, ce vendredi matin, aux côtés de collègues avec qui elle a cette fois choisi de débrayer. Pour faire entendre une colère « qui couvait depuis longtemps ».

Une colère, et des revendications, exprimées dans le cadre des Négociations collectives obligatoires. La première concerne les salaires des personnels, lesquels « sont loin de rattraper l’inflation », d’après Benjamin Bric, délégué UNSA et formateur. « Ce qu’on nous propose en revalorisation est loin des 6 % que l’on demande. Or, de l’argent, il y en a ! », pointe le porte-parole syndical, au nom de grévistes qui dénoncent aussi une dégradation de leurs conditions de travail, « avec un nombre croissant de tâches administratives à gérer et toujours plus de normes à appliquer ».

Or, face à l’évolution de ces missions, le personnel « ne se sent pas soutenu, comme si les notions d’humain et de bien-être au travail avaient disparu », déplore cette autre formatrice qui, comme bien des collègues, dit « aimer son métier ».

Sur le site de Bellerive-sur-Allier, près de 500 élèves sont formés aux métiers de carreleur, couvreur, charpentier, électricien...

Aimer, notamment, le contact avec des jeunes qui sont ici formés à des professions « qui offrent de vrais débouchés ». Aussi, les grévistes d’hier entendent bien continuer à se mobiliser avant et après la mi-avril, date d’une nouvelle réunion entre syndicats et membres de la direction régionale, à Lyon, où siège l’association des CFA-BTP d’Auvergne Rhône-Alpes (11 au total).

"S’inscrire dans un dialogue social respectueux mais raisonnable "

Et pour Nicolas Le Riche, secrétaire général des BTP CFA d’AuRa, ces négociations ont vocation « à s’inscrire dans un dialogue social respectueux mais raisonnable », elles qui se sont déroulées sans accroc depuis cinq ans. « Mais là, avec l’inflation et la baisse des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage depuis 2022, la marge de manœuvre est réduite », abonde le dirigeant, qui évoque une revalorisation des salaires plutôt autour des 2,6 %. Quant à l’évolution des missions du personnel, « elle est due à l’évolution des lois et exigences auxquelles nos CFA doivent répondre ».

Portes ouvertes. Le Centre de formation des apprentis (CFA) de Bellerive-sur-Allier, l’un des quatre situés en Auvergne, organise sa journée portes ouvertes, ce samedi, de 9 heures à 13 heures.

Pierre Geraudie