Grâce à sa grainothèque, la médiathèque d'Issoire permet de (se) cultiver à tous les étages

Installée dans un coin de la médiathèque René-Char, au rez-de-chaussée, près des comptoirs de prêt et de retour d’ouvrages, la grainothèque intrigue les uns mais inspirent déjà les autres. La preuve ? Quelques heures après avoir laissé plusieurs petits pochons de graines, dans le casier, en libre-service, les employées de la médiathèque qui avaient été les premières à jouer le jeu et à injecter des semences dans la grainothèque, ont noté que tous avaient disparu.

"La grainothèque est tout juste relancée. Donc nous avons contribué, en interne, au réapprovisionnement du tiroir de troc", indique Marie Domas, la directrice de la médiathèque. Un peu laissée en jachère, ces dernières années, la grainothèque devrait donc reprendre de la vigueur, à la faveur d’un soin tout particulier des médiathécaires. "Toutes celles qui le pouvaient ont apporté des graines de chez elles", explique Marie Domas.Du basilic ? Pourquoi pas ne pas faire ses semis, chez soi, pour agrémenter sa salade, cet été ?  Graines de roses trémières de différentes couleurs, d’œillets d’Inde, mais aussi boutures de plantes ont ainsi été déposées. Mises à disposition. Et ont pris la direction d’un nouveau jardin, d’un nouveau parterre.

"La grainothèque repose sur le troc. Bien sûr, on peut se servir, gratuitement. Mais si on le peut, c’est bien aussi de donner quelques graines aux autres", souligne Marie Domas. Semences de fleurs sauvages et horticoles, légumes, plantes aromatiques, boutures de plants : tout peut être échangé, même si ce n’est pas simultané. 

"Il est possible de prendre des graines dans un premier temps, si on passe par là et que l’on est inspiré par un petit sachet de basilic ou autre. Et on espère que les utilisateurs auront envie de s’inscrire dans ce système d’échange gratuit et donneront, à leur tour, des graines de chez eux"

Elle poursuit : "Plus tard. Tout ce qu’on leur demande c’est de s’assurer qu’il ne s’agit pas de semences hybrides, de graines génétiquement modifiées et donc non reproductibles et de privilégier, si cela est possible, le bio. » Objectif : promouvoir les échanges de graines et des savoir-faire afin de défendre la biodiversité et faciliter l’accès aux semences libres.

"On imagine même laisser un classeur de suivi, à côté des tiroirs de graines, afin que les personnes qui déposent les leurs laissent aussi, pourquoi pas, quelques petits conseils pour les cultiver. Ou indiquent, déjà, simplement leur provenance."Une grainothèque à la médiathèque d'Issoire. Graines de basilic à disposition. Jardinage, plantation de saison. Également en rapport avec le jardinage et le fait de bien savoir cultiver son lopin de terre, des documents de la médiathèque sont spécifiquement mis à disposition des usagers et lecteurs, qui voudront bouquiner tout en ayant la main verte. Ces documents pourront être empruntés. Enfin, des fiches et calendriers de plantation sont affichés, afin de savoir quoi et quand planter.

"Il n’y a pas longtemps, j’ai laissé des graines de sucrine du Berry, de la famille des cucurbitacées et des plants de tomates" 

Plus tard, je déposerai des graines de poivrons et de piments

indique un utilisateur de la médiathèque. Lui, donne comme conseil de ne rien mettre en terre encore. Trop tôt. "Pas avant que le lilas ait fleuri", conseille-t-il. Chaque chose en son temps. Voltaire, par la voix de Candide, énonçait bien qu'il fallait cultiver son jardin ! À bon entendeur. Des petits sachets, fabriqués façon origami, ont été mis à disposition des donneurs de graines : ceux-ci peuvent donc glisser les semences, de préférence bio, dans ces petits sachets de papier fabriqués à partir des pages de livres mis au pilon.

Marie-Edwige Hebrard

Info plus. Vous souhaitez accéder à la grainothèque pour y déposer ou récupérer des graines ? Il suffit d’entrer à la médiathèque René-Char, près de l’espace de prêt ou de retour de documents. Prendre ou déposer des graines est gratuit. Accès selon les horaires d’ouverture de la médiathèque.