La JA Vichy et l'insouciance de sa jeunesse sur le parquet de la lanterne rouge, Angers, ce vendredi soir
Mardi, à Évreux, Ilias Kamardine et Noah Penda ont fait la décision sur la fin. L’illustration d’une jeune équipe vichyssoise qui a appris à jouer avec confiance et sérénité dans le money-time.
Mardi, sur le parquet de la salle Jean-Fourré, Ilias Kamardine a joué un bien mauvais tour à ses anciens coéquipiers ébroïciens. En marquant un panier décisif à 8 secondes de la fin grâce à son fameux floater, puis en interceptant la balle sur l’action suivante, le Vichyssois de 21 ans a scellé la 19e victoire de la JAV (76-79). Deux actions décisives auxquelles s’ajoutaient celles de son coéquipier, Noah Penda (19 ans) dans ce money-time fatal à Évreux.Cette fin de match confisquée par une jeunesse aux nerfs d’acier a aussi mis en lumière le fossé qui peut exister entre une équipe habituée à gagner cette saison, solidement installée aux avant-postes de la Pro B (2e du classement) et une formation (16e) qui se bat pour ne pas descendre. « Quand tu es dans la position d’Évreux, tu te mets de la pression par rapport au résultat dans les dernières minutes. Nous, nous sommes restés dans le jeu, spontanés », reconnaît Guillaume Vizade.
"Cette année, notre équipe a appris à gagner, à jouer ces situations-là. Elle joue avec une certaine confiance et sérénité"
Opposée ce soir à Angers, le dernier de la classe, salle Jean-Bouin, la Jeanne d’Arc sait que son adversaire aura plus à perdre si le scénario d’une fin de partie serrée se reproduit. La JAV peut aussi compter sur l’expérience de sa saison particulière prolifique, où elle a été en position de jouer la victoire pratiquement à chaque match (à l’exception peut-être de son déplacement à La Rochelle). « Cette année, notre équipe a appris à gagner, à jouer ces situations-là. Elle joue avec une certaine confiance et sérénité », reconnaissait l’entraîneur en conférence d’après-match, mardi soir.
Un autre facteur joue en faveur de l’effectif vichyssois, selon Guillaume Vizade. « L’avantage d’avoir des jeunes joueurs, c’est qu’ils n’ont pas emmagasiné beaucoup d’expériences négatives, où leurs efforts n’ont pas été récompensés. »La fin malheureuse face à Fos-sur-Mer (panier primé de Robert Turner III à 2,6 secondes du buzzer pour une défaite 85-86) n’a donc pas marqué au fer rouge les Vichyssois, qui viennent de faire basculer favorablement dans les derniers instants deux parties indécises face à Rouen et Évreux.
Angers, une lanterne rouge en trompe-l’œil ?L’absence d’urgence pour la JAV peut donc être perçue comme un avantage. Encore faut-il garder la motivation et les ingrédients qui font sa force. Face à la lanterne rouge, les coéquipiers de Sébastien Cape peuvent compter sur la vigilance de leur coach pour ne pas se laisser berner par les statistiques, dans cette 27e journée opposant la première attaque de Pro B à la moins bonne défense. « Ça ne sert à rien de regarder les stats d’Angers », balaie le technicien, pour qui l’effectif de l’EAB diminué par les blessures a complètement « déformé les performances collective et individuelle ». « Maintenant qu’elle est au complet, cette équipe a une vraie identité, des profils de joueurs intéressants, une longueur de banc », se méfie le coach de la JAV.
Olivier Rezel
Les clés du matchLe joueur à suivre. Darel Poirier (Angers). Pour Guillaume Vizade, c’est un peu le facteur X de l’Étoile Angers Basket. Meilleure évaluation de son équipe (13,2), l’ancien pivot de Cholet et Pau-Lacq-Orthez (Betclic Élite) est capable de faire de grosses différences dans un match. Avec 12,7 points et 6,4 rebonds de moyenne, Darel Poirier (2,07 m) est un élément essentiel de la formation angevine.Attaque/défense. La JA Vichy (19 victoires pour 6 défaites) est la meilleure attaque de Pro B avec 85,2 points. L’Étoile Angers Basket (7 victoires pour 19 défaites) est la moins bonne défense du championnat (86,1 points encaissés par match).Angers et Vichy ont la même coupe. Angers et Vichy sont les deux derniers vainqueurs de la Leaders Cup Pro B. Les Angevins, tout juste promus, avaient soulevé le trophée la saison dernière en s’imposant en finale, à l’Arena Saint-Étienne Métropole sur le score de 88 à 72, après avoir réussi le tour de force de remporter tous les matchs de la compétition. En play-off, ils s’étaient fait éliminer en quart de finale, par Chalon-sur-Saône, à l’issue du match d’appui. De son côté, la JAV a gagné en finale de Leaders Cup face à Châlons-Reims (97-90), le 18 février. Il lui reste désormais à écrire sa propre histoire en play-off.Calendrier. Sur les 8 dernières journées (après ce match à Angers), la Jeanne d’Arc recevra 4 fois (prochain match au Pierre-Coulon, le vendredi 5 avril, face à Pau-Lacq-Orthez, avant Saint-Chamond, Poitiers et Nantes) et se déplacera 4 fois (à Denain, La Rochelle, Boulazac et Châlons-Reims).