"Nous ne lâcherons rien" : 400 personnes manifestent à Commentry contre le plan social d'Adisseo

Drapeaux au vent, élus, militants CGT, représentants LFI et simples citoyens ont signifié leur opposition, ce mercredi en fin d'après-midi, aux 47 suppressions de postes annoncées par le groupe Adisseo le 22 janvier.

"Deux sentiments m’animent. Le premier, c’est la fierté quand je vois tous ces gens dans le cortège. Le deuxième, c’est la rage envers la classe dirigeante. Des monstres de pouvoir dépourvus de sentiments, prêts à tout pour faire du profit", égrène Maxime Pampaloni, secrétaire CGT Adisseo.

Présent à Commentry, Serge Allègre, secrétaire de la Fédération nationale des industries chimiques CGT, a également décoché quelques flèches assassines. Parmi ses cibles, l’État qui "nous rabâche les oreilles avec la souveraineté industrielle" et le patronat à qui "il faut envoyer un message car, sans nous les travailleurs, ils ne sont rien".

Plus discrète, Isabelle défile avec une amie. Son mari travaille à l’usine Adisseo. "La situation peut devenir dramatique. Le jour où l’entreprise s’en va, Commentry sera une ville morte parce que les commerces disparaîtront les uns après les autres", se désole-t-elle.

Inquiétude partagée par le maire de la ville Sylvain Bourdier. À l’abri du crachin bourbonnais, sous un parapluie, l’élu lance un appel aux pouvoirs publics. "La balle est dans leur camp. J’espère que Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, se saisira du dossier et qu’il se prononcera sur la question de l’autonomie industrielle de la France."

Sylvain Bourdier, maire de Commentry, au sein du cortège.Comme un écho aux craintes exprimées depuis plusieurs semaines par les représentants syndicaux de voir la production de méthionine, stoppée sur le site de Commentry, prendre la direction de la Chine. Et Maxime Pampaloni de s’interroger : "Quelle sera la prochaine étape ? La fermeture du site ?"

Martial Delecluse