Gaza : après les frappes iraniennes, l'offensive de Tsahal à Rafah en suspens ?
Des informations contradictoires circulent à propos de l'offensive de Tsahal à Rafah, au lendemain des frappes iraniennes sur l'Etat hébreu. Selon Kan 11 News le 14 avril au soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahou aurait décidé de reporter cette opération terrestre, déjà décriée par des alliés d'Israël.
Le Likoud a néanmoins démenti cette information dans la foulée, la qualifiant de «fake news».
De son côté, le porte-parole de Tsahal a précisé qu'indépendamment des frappes iraniennes, les objectifs israéliens n'avaient pas changé à Gaza. «Même quand nous étions attaqués par l’Iran, nous n’avons pas perdu de vue, pas un seul instant, notre mission essentielle à Gaza, qui consiste à sauver nos otages des mains du Hamas, mandataire de l’Iran», a insisté Daniel Hagari lors d'une conférence de presse dans la soirée du 14 avril, au lendemain des tirs de missiles et de drones iraniens.
12 000 hommes supplémentaires sur le front de Gaza ?
L'armée israélienne a également fait part, dans un court communiqué le 14 avril au soir, de la mobilisation d'«approximativement» deux brigades de réserve supplémentaires pour des activités opérationnelles «sur le front de Gaza», sans préciser si ces troupes interviendraient à l'intérieur de celle-ci. «Leur appel permettra l'effort continu et la préparation pour défendre l'État d'Israël et la sécurité des civils», indique Tsahal, sans plus de détails.
L'effectif d'une brigade s'élève de 6000 à 8000 hommes. De quoi donc accroître de 12 000 hommes la présence de Tsahal dans l'enclave.
Cette annonce intervient une semaine après l'annonce du retrait de la 98e brigade de commandos du sud de la bande de Gaza. Tsahal n'a «plus besoin de rester dans le secteur sans nécessité» stratégique, avait alors estimé un responsable militaire israélien cité par Haaretz. D'après The Times of Israël, l'armée de l'Etat hébreu a laissé une «seule brigade pour sécuriser un couloir séparant l’enclave palestinienne».
Concernant le renvoi de certaines troupes de Tsahal, le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi a précisé le 7 avril que «la guerre à Gaza continue et nous sommes loin de nous arrêter. De hauts responsables du Hamas se cachent toujours. Nous y reviendrons tôt ou tard. Nous faisons des progrès, continuons à tuer davantage de terroristes et de commandants et détruisons davantage d’infrastructures terroristes». Le média précise qu'au plus fort des combats dans l'enclave gazaouie, l'armée israélienne disposait d'environ 30 à 40 000 hommes sur le terrain.
Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a affirmé le 7 avril que le Hamas était vaincu militairement et que l'armée israélienne entrerait à Rafah pour éliminer les derniers bataillons du mouvement palestinien. Pour les adversaires de l'Etat hébreu, l'opération menée par Tsahal dans la bande de Gaza depuis six mois est un échec.
Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, depuis le lancement de l'opération terrestre le 27 octobre, plus de 260 soldats ont perdu la vie et plus de 1500 militaires ont été blessés.