Le site de la Sicaba à Bourbon-l'Archambault fermera ses portes le 15 juin
Il restait un maigre espoir jusqu’au 30 avril, mais aucun repreneur ne s’est fait connaître pour reprendre la Sicaba à Bourbon-l’Archambault (Allier). C’est ce qu’a confirmé l’administrateur judiciaire, Grégory Wautot : " Le tribunal de commerce de Cusset a prononcé la liquidation judiciaire ".
Le site de Vichy continueUn candidat s’était pourtant positionné, avant la date du 8 avril, mais le tribunal ne l’avait pas jugé recevable le 9 avril dernier. Et aucun autre ne s’est présenté pendant la période d’observation qui a suivi. Information confirmée aussi par le directeur de la Sicaba, Thierry Saint-Saens : " L’activité se poursuit jusqu’au 15 juin, pour que nous puissions honorer nos contrats et ensuite le site de Bourbon-l’Archambault fermera ses portes ".
Au regard de l’importance de la Société d’intérêt collectif agricole de Bourbon-l’Archambault (Sicaba) créé en 1964, en termes de dynamisme pour l’élevage bourbonnais, d’emplois, de retombées économiques et d’image de marque dans l’Allier dont l’établissement est un fleuron et un bel ambassadeur, l’annonce de la liquidation judiciaire avait sonné comme un coup de tonnerre. D’ailleurs, l’association pour la défense de l’élevage traditionnel en Bourbonnais avait même lancé une cagnotte pour sauver la Sicaba, dont les dettes s’élèvent à 3 millions d’€, alors qu’elle dégage un chiffre d’affaires annuel de 70 M€.
Une situation financière qui s’expliquait en grande partie par la hausse des frais, notamment énergétiques, et un marché du bio en baisse. " Tous les fournisseurs et les éleveurs ont été payés, les salaires ont été versés, tient à préciser le directeur de la Sicaba, Thierry Saint-Saens. Nous avions suffisamment de trésorerie. Il n’était pas question de rajouter de la dette à la dette ".
Le reclassement du personnelQuant au site de Vichy, il continue son activité : " Avec une modification de son activité. Beaucoup de clients se sont d’ores et déjà réorientés vers le site et de nombreux éleveurs ont renouvelé leur confiance en l’équipe dirigeante de la Sicaba, sans quoi le site de Vichy aurait été, lui aussi, en péril ". Ce qui amène le groupe à réfléchir à une nouvelle restructuration en amont du groupe.
"Pour l’heure, le plus important est de travailler sur le devenir du personnel", explique le directeur de la Sicaba. Aujourd’hui, sur les 88 personnes travaillant sur le site de Bourbon-l’Archambault, entre dix et quinze ont reçu des offres de reclassement.
Alexandre Chatenet