Aurores boréales en Auvergne : une "colère solaire exceptionnelle" observée dans le ciel
Des aurores boréales ont embrasé les cieux d'Auvergne et d'une bonne partie de la France, dans la nuit de ce vendredi 10 au samedi 11 mai. Directeur du Laboratoire de recherche sur la foudre, basé à Champs-sur-Tarentaine-Marchal (Cantal), Raymond Piccoli a débuté ses observations vers minuit. Elles ont duré plus d'une heure.
Ses photographies laissent rêveur. "C’est la rencontre, dans la haute atmosphère, des particules issues du vent solaire. Ces particules sont émises par les éruptions de notre étoile : le soleil", décrit le scientifique. "Lorsque ces particules arrivent dans notre atmosphère, qu’elles collisionnent la magnétosphère (le bouclier qui nous protège), ces tempêtes géomagnétiques peuvent perforer le bouclier et pénétrer aux pôles. Ce sont donc des aurores polaires, même si nous parlons d’aurores boréales parce que nous sommes dans l’hémisphère nord."
Un soleil extrême et une tempête rareCette tempête solaire était exceptionnelle à plusieurs titres. Qualité d'observation, importance, dimension apparente dans le ciel. Sa durée, aussi. "On mesure ces colères solaires par l’indice scientifique KP, gradué de zéro à cinq. Zéro pour un soleil calme, cinq pour un soleil extrême. La nuit dernière, on était à cinq", indique Raymond Piccoli.
"Le bombardement a été tel que, quittant les latitudes très nordiques (Islande, Groënland, Norvège, Finlande…), ces aurores polaires ont été visibles, observées et photographiées jusqu’en Corse."
"On distinguait parfaitement les couleurs. Comme si le ciel avait été peint du pourpre au rose, en passant par certains violets… et par du vert sur l’horizon", décrit Raymond Piccoli, encore émerveillé par la beauté du phénomène. L'expert évoque un épisode "rare", même s'il se souvient avoir photographié des aurores boréales depuis la Côte d'Azur, en 2001.
Romain Blanc
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