Cannes 2024 : une nouvelle place se dessine pour le cinéma d’animation
Jeudi 9 mai dernier, le Festival de Cannes a annoncé les derniers films de sa programmation en révélant l’ensemble des projections organisées au Cinéma de la Plage. Alors que le Studio Ghibli, référence du cinéma d’animation japonaise, se verra remettre une Palme d’or d’honneur durant cette édition, on remarque deux de leurs productions dans cette ultime liste : Les Contes de Terremer de Gorô Miyazaki et Porco Rosso, réalisé par Hayao Miyazaki en 1992. Avec ces ajouts, le nombre de films d’animation sélectionnés cette année s’élève alors à neuf (contre quatre l’année dernière). Un chiffre considérable en comparaison avec les éditions précédentes.
Six films d’animation en Sélection Officielle
Si le Festival de Cannes a projeté de nombreux films d’animation au fil de ses 76 éditions, cette année se distingue par leur importante présence en Sélection Officielle. Alors qu’ils sont généralement projetés en périphérie de celle-ci (comme Linda veut du poulet sélectionné à l’Acid l’année dernière), la Sélection Officielle en compte pas moins de sept cette année. En plus d’une soirée dédiée au Studio Ghibli le 20 mai prochain, deux autres films d’animation ont été sélectionnés au Cinéma de la plage, à savoir Silex and the City de Jul et Guigue et le nouveau long métrage de Jean-François Laguionie intitulé Slocum et moi.
Toujours dans la Sélection Officielle, deux films d’animation seront projetés lors de séances destinées au jeune (ou moins jeune) public. L’un d’eux, réalisé par Vincent Paronnaud et Alexis Ducord suit les aventures d’Angelo dans la forêt mystérieuse, tandis que l’autre marque le retour attendu de Claude Barras. Après le succès de Ma vie de courgette, présenté à la Quinzaine des cinéastes en 2016, le réalisateur présentera cette fois une fable écologique intitulée Sauvages.
Après cinq ans, l’animation réapparait également dans la sélection Un Certain Regard. Succédant aux Hirondelles de Kaboul, présenté en 2019, les spectateur·ices pourront ainsi découvrir Flow. Dans son deuxième long métrage, après Ailleurs en 2019, le Letton Gints Zilbalodis suit le destin d’un chat dans un monde envahi par l’eau et où toute vie humaine semble avoir disparu. De son côté, la Quinzaine des cinéastes n’est toutefois pas en reste puisque deux films d’animation y seront projetés : Anzu, chat-fantôme de Yôko Kuno et Nobuhiro Yamashita, ainsi que le film hybride de Cristóbal León et Joaquín Cociña, Los Hiperbóreos.
La compétition s’anime
La surprise de cette 77e édition renvoie toutefois à la sélection de La Plus Précieuses des Marchandises de Michel Hazanavicius en Compétition officielle du Festival. Ce n’est pas la première fois qu’un film d’animation y accède. Certains, tels que Dumbo de Walt Disney (1947), La Planète sauvage de René Laloux (1973) ou le film sur la jeunesse iranienne, Persepolis, de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (2009), ont même remporté des prix. Pour autant, cela faisait seize ans qu’un film d’animation n’avait pas concouru pour la Palme d’or. Avec son adaptation du roman de Jean-Claude Grumberg, Michel Hazanavicius succède ainsi au réalisateur israélien Ari Folman, qui avait présenté son film Valse avec Bashir en 2008. Reste à savoir si le film du réalisateur français fera mieux que ce dernier, reparti bredouille lors de sa sélection. Réponse le 25 mai prochain.