Après avoir passé 40 ans au service de la beauté du Puy, Christophe Pal, en charge des serres du Monteil, part à la retraite
Une page se tourne au fleurissement de la ville du Puy. À bientôt 60 ans, Christophe Pal, en charge des serres du Monteil, part à la retraite après une carrière professionnelle dédiée à l’embellissement des rues de la cité mariale.
Depuis mardi soir, une page s’est tournée aux serres du Monteil. Arrivé en 1984, Christophe Pal vient de prendre sa retraite après quarante ans de bons et loyaux services, commencés dans le froid de l’hiver.
« Mon premier jour, c’était le 1er novembre. J’ai commencé à 5 heures du matin au cimetière pour que tout soit propre pour la Toussaint ».
Depuis ce jour, il n’a plus jamais quitté le service jardin de la ville du Puy et en a même franchi tous les échelons pour devenir responsable des serres du Monteil en 2010. « Cela a parfois été difficile mais je n’ai jamais rien lâché », explique-t-il. Un parcours dont il est particulièrement fier, d’autant qu’il connaît cet endroit depuis son plus jeune âge. « J’habitais juste à côté. Alors, quand je sortais de l’école, j’allais souvent aider à désherber », plaisante le responsable des serres.Christophe Pal peut compter sur son équipe pour fleurir la ville du Puy. Photo G.C
Un métier en perpétuelle évolutionEt après un CAP horticole et un passage en espace vert dans le privé, il intègre les serres du Monteil et devient un des artisans du fleurissement du Puy. Une tâche importante dont il a vu évoluer la pratique au fil des années. « Pour mon premier été, mon collègue de l’époque, Raymond Badiou, m’a formé à couper l’herbe à la faux pour désherber, car nous n’avions pas de débroussailleuses », se remémore Christophe Pal.Mais selon lui, la réelle avancée a été l’apparition des tunnels.
C’est la plus grosse évolution de ma carrière. Cela nous a totalement changé la vie en nous facilitant le travail.
Une avancée nécessaire pour gérer près de 40.000 plants à l’année. Des plantes qui ont, elles aussi, évolué avec le temps pour s’adapter aux changements climatiques, mais aussi aux décisions politiques comme le zéro phyto, mis en place depuis une dizaine d’années. Un grand changement au sein du service. « Il y a trente ans, on voyait les produits phytosanitaires comme la solution miracle. Je me souviens après mon arrivée, on passait du glyphosate en espadrille et en short », détaille Christophe Pal. « À l’époque, on n’avait pas assez de recul, mais avec le temps, on s’est aperçu qu’il y avait de nombreux points négatifs ».Même à quelques heures de la retraite, Christophe Pal continue son travail. Photo G.CConséquence directe de ces nouveautés, les plantes qui fleurissent la ville du Puy doivent répondre à de nombreuses problématiques telle que la résistance aux maladies, à la sécheresse, mais aussi à l’embellissement de la ville en laissant place à la nouveauté. De grands défis à surmonter, d’autant plus que Christophe Pal et son équipe gèrent à peu près tout aux serres, des commandes à la plantation. « On a su acquérir cette confiance de nos supérieurs au fil des années, ce qui nous laisse aujourd’hui une grande autonomie », se félicite le paysagiste pour qui ce métier est avant tout une passion. « On se doit d’aimer son travail pour avoir une belle ville. La plus grande satisfaction que l’on peut recevoir, c’est de voir des touristes qui laissent des messages en nous félicitant pour la beauté de la ville ou des gens qui nous demandent le nom des plantes ».Christophe Pal, responsable des serres du Monteil.
Un départ sans crainteCes commentaires, Christophe Pal espère toujours les entendre malgré son départ. Mais, il a confiance en son équipe pour lui succéder sans son aide, car lui veut désormais profiter d’une retraite qui s’annonce pleine de projet.En plus de devoir gérer la mairie du Monteil, commune dont il est maire, il compte bien mettre à profit son temps libre pour assouvir ses passions, comme ses animaux, la chasse ou bien le vélo aux grands dam de ses collègues. « On lui a proposé de faire du bénévolat ici à nos côtés, mais il n’est pas convaincu », plaisante Pierre Largier, son adjoint, qui ne tarit pas d’éloges sur son ancien responsable. « Je lui dois beaucoup de choses. C’est lui qui m’a tout appris ». Un passage de témoin que Christophe Pal aimerait voir perdurer. « Je pars sans crainte avec Pierre. La suite logique voudrait que ce soit lui qui prenne le relais ».
Guillaume Chorin