À Vichy, des étudiants relèvent un Challenge de poids au royaume des sportifs
Pour beaucoup, il y a Paris 2024. Pour d’autres, il y a Vichy. Deux villes, deux ambiances, mais dans les deux cas un enjeu identique : aller toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort. Être porté par les valeurs de l’olympisme, en somme.
Un état d’esprit comme une flamme, qui anime assurément les mille étudiants présents dans la cité thermale depuis lundi. Et s’il n’est pas question de JO sur les bords d’Allier, évidemment, ces jeunes sportifs ont bien l’intention de faire honneur aux maillots de leurs campus respectifs à l’occasion de ce premier Challenge sportif organisé par la Fédération française de sport universitaire (FFSU), qui compte 120.000 licenciés à travers le pays.
Une délégation réunionnaise fait partie des vingt équipes engagées.
Vichy, une ville pas choisie par hasardIl y a là des élèves d’universités et écoles supérieures de Lyon, Strasbourg, Marseille, Rouen, Clermont-Ferrand, ou encore Toulon, et tous sont venus répondre présent à l’appel d’un événement « qui vise à mettre en avant tant le sport étudiant que la pratique du sport pour tous qui est la Grande cause nationale 2024 », comme souligné par Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, venue assister à la première matinée de compétition, ce mardi.
— Pierre Geraudie (@PGeraudie) May 21, 2024Le sport pour tous, et pour tous niveaux, donc, pour une compétition qui réunit tant des jeunes athlètes aguerris que des sportifs plus occasionnels, façon partie entre amis entre deux séances de révision. « On a vraiment tous les niveaux, même si tous les étudiants sont venus avec des esprits de compétiteurs », appuie Cédric Terret, président de la FFSU. Qui, pour la première édition de ce Challenge, n’a pas choisi Vichy par hasard : « Déjà, c’est une ville à la position centrale dans le pays. C’est aussi là que se déroulent des épreuves comme le Capeps (*), ce qui en fait une cité connue dans l’univers du sport et de l’enseignement. Il y a enfin toute cette diversité d’infrastructures sportives et hôtelières. »
« De la musculation, de l’aviron ou du cécifoot, pour nous c’est rare?! »
Vichy comme une évidence, en définitive, pour la tenue d’une compétition de trois jours dont les étudiants entendent bien profiter au maximum. À commencer par Baptiste, Julien, Camille et Sascha, étudiants de Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) venus… de l’île de la Réunion.
« On vient pour s’amuser, mais avec quand même l’envie de gagner », sourit le quatuor qui, après onze heures d’avion, est venu enchaîner avec plusieurs kilomètres… d’aviron. « Un sport qu’on ne pratique pas chez nous, d’ailleurs on s’est entraînés avec des rameurs (rires). Mais venir ici, c’est aussi rencontrer d’autres étudiants, et profiter de la ville. »
Du sport plutôt que les vacancesPlus loin, au Creps, Sasha prenait, elle, ses épreuves… de musculation très au sérieux : « Certains débutent et sont venus passer un bon moment. Et certains jouent leur vie, comme moi?! » Membre de l’équipe hétéroclite de l’Université Aix-Marseille, l’étudiante en fac de lettres et psychologie se préparait depuis des mois dans sa discipline phare. Quand d’autres avaient surtout répondu à l’appel d’Amaury et Jean-Claude, leurs coachs de SUAPS (Service universitaire des activités physiques et sportives).
Le badminton fait partie de la dizaine de sports proposés aux étudiants.
« À dix jours du départ, on avait la moitié de l’effectif », racontent les encadrants, qui ont eu quelques sueurs froides en constatant que les élèves de Staps, sur lesquels ils comptaient, ne pouvaient pas participer pour cause d’examens de fin d’année. « Alors il a fallu communiquer pour faire briller l’événement. Mais on a été agréablement surpris, puisque des élèves qui ont déjà fini leur année scolaire et auraient pu préférer partir en vacances, n’ont pas hésité à répondre à notre appel. »
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Parmi les filières de droit, de lettres, de sciences et sciences politiques, ils ont par exemple recruté des licenciés en judo pour concourir aux épreuves d’aviron. « Il faut dire que les disciplines du Challenge 2024 sont atypiques, et très spécifiques?! On a l’habitude d’emmener les élèves en tournoi interuniversitaire de football classique, de volley, à la limite d’escrime. Mais de la musculation, de l’aviron ou du cécifoot, pour nous c’est rare?! »
Dans un souci de s'ouvrir aussi aux sports inclusifs, le Challenge propose aussi du Torball, sport de ballon accessible aux déficients visuels. Pour sa première édition, le Challenge 2024 aura donc suffisamment marqué les esprits pour que les étudiants n’aient qu’une hâte : y participer à nouveau. Reste à savoir si la cité thermale dispose de concurrents suffisamment équipés pour remettre son titre de terre d’accueil sportive en jeu… Ou si le match est joué d’avance.
(*) Certificat d’aptitude au professorat d’éducation physique et sportive.
Texte Sandrine Gras et Pierre Geraudie
Photos François-Xavier Gutton