Entre Pagode et pâturage, suivez le chemin des Chèvres à Noyant-d'Allier
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Noyant-d’Allier, au centre du département de l'Allier, vaut le détour et même un séjour de plusieurs jours. Le village est triplement riche : une agriculture fermière séculaire, un passé industriel minier et enfin une double culture vietnamienne. Pagode et pâturage cohabitent au paradis du randonneur.
Le chemin des Chèvres est une boucle de 6,7 km, sur les hauteurs bocagères de Noyant-d’Allier. Le parcours sinueux n’est pas goudronné sur 67 % de son tracé et son dénivelé est modéré (200 mètres environ), ce qui en fait une balade simple sans être monotone. Elle offre des vues sur les prairies, les haies et, au-delà, sur les monts du Morvan, du Forez et de la chaîne des Puys. Un panorama à 360° aisément accessible.
Comptez environ 1 h 30 de marche. Départ du parking du panorama des Côtes Matras, à 485 mètres d’altitude, ce qui est haut pour le département de l’Allie. Cette aire de services, avec stationnement de nuit possible et gratuit, est située près de la mairie de Noyant et de la salle des fêtes. Les départs des randonnées, balisées par l’association Les Chemins d’Issards, sont indiqués.
Pour le chemin des Chèvres, descendre vers la forêt, au premier carrefour, prendre à droite et traverser la forêt. À la sortie, continuer jusqu’à la route et prendre à gauche. Au carrefour suivant, tourner à droite en direction de Fontbertaud, contourner la petite mare à gauche et suivre le premier chemin également à gauche ; tourner à droite et poursuivre jusqu’au hameau « Chevrotière » ; continuer à droite sur la route goudronnée.À l’intersection, prendre encore à droite et suivre le chemin pendant près d’un kilomètre ; continuer tout droit sur la route jusqu’au point de départ.
Dans les prairies, les chèvres que vous verrez seront peut-être celles de Guillaume Potier. Il transforme 120.000 litres de lait cru chaque année en bons fromages fermiers. Ses bêtes sont nourries au pâturage uniquement, enrichi de céréales locales ; l’éleveur se passe de soja. En phase avec les attentes de la société, il pratique également un desaisonnement naturel de ses chèvres par plan lumineux. Son agriculture technique allie modernité et artisanat.
La ferme de Villars, au lieu-dit du même nom, est située près de la rando. Elle est ouverte au public le matin, de 9 heures à 11 h 30, du lundi au samedi. Guillaume Potier vend son fromage en direct. Sur réservation, le soir, l’éleveur accueille les groupes lors de la traite. Cet adhérent de l’Association des utilisateurs de chiens de troupeaux évoque volontiers le travail de dressage de son border collie.
Dans sa gamme de fromages, citons deux demi-secs, le Carreau de la mine, cendré, en hommage au passé du village, et le Guérandais, dont la forme oblongue et le mode d’égouttage assurent le succès. À l’image des chemins de randonnée à Noyant. Cela semble simple, mais la qualité est au rendez-vous.
Les métiers de la mine (jusqu’à 400 personnes ont travaillé à Noyant), l’évolution des techniques pour creuser et sécuriser l’avancement, les dangers sont également abordés…Amélie évoque aussi l’évolution du droit du travail qui n’a pas concerné que les humains : « Les chevaux, au fond de la mine, privés de lumière, devenaient aveugles, mais recouvraient la vue en remontant à la surface, lors du repos dominical ».Musee de la mine de Noyant d Allier. Amelie Chabot
La recette
La communauté asiatique de Noyant-d’Allier est issue de deux vagues d’immigration, de l’Indochine, en 1958, après la défaite de la France, et du Vietnam, dans les années 1970.
Rapatriés et réfugiés ont construit une pagode bouddhiste en 1983 et un parc, ouverts au public tout l'été.
Sur les trois restaurants de la commune, deux sont asiatiques. Le Petit d’Asie, réputé, est situé à l’entrée de Noyant. Un autre, plus modeste, est installé devant le musée de la Mine : aux fourneaux et en salle, une seule femme, Tuy Oanh. À bord de son camion, Oanh vend nems, rouleaux de printemps et bo bun, sur les marchés de Moulins et Bourbon-l’Archambault, depuis 2009. Mais, dans sa cuisine à Noyant, elle offre plus de choix, des plats typiques de Saigon, servis en terrasse ou à emporter.
À la carte, des crêpes salées (banh), spécialités du sud Vietnam, par exemple la banh xéo. Elle ressemble à une omelette, mais la galette est faite à partir de farine de riz au curcuma.
Dans la poêle, farcir la galette avec de la viande de porc (hachée et déjà cuite), de l’oignon frais, des pousses de soja, des haricots jaunes (mungo, déjà cuits également), des crevettes, champignons, herbes… Le tout servi avec de la salade verte et de la menthe.À tremper dans la sauce nioc man.Tarif : 10 €.crêpe banh xéo spécialité du sud vietnam
Autre spécialité vietnamienne à découvrir sur le pouce après une rando, le banh-mi (pain de mie en français). C’est tout simplement un sandwich. La langue vietnamienne est parsemée de mots français suite à la colonisation ; son alphabet latin (avec de nombreux accents) est également un héritage de la période.