Hommage aux résistants
Un hommage aux chefs et membres de la résistance (Jean Baldous, Philippe Marcou, Jean Cariven, Michel Roussel, Pierre Guérin, Michel Baluze, Édouard Chauvignat, Élie Dupuy, etc.) a été organisé, samedi, à Allassac. Il s’est déroulé en présence de leurs descendants et de nombreuses personnalités. Et a mis en lumière un épisode qui a eu lieu le 1 er juin 1944.
« Quelque chose d’émouvant »Élie Dupuy, commandant du deuxième bataillon FTP (francs-tireurs et partisans) de la Corrèze, avait raconté : « À la suite du sabotage près d’Estivaux, un train se trouve bloqué à la gare d’Allassac. Les cheminots nous avertissent qu’il est escorté par des Allemands. D’une rue du village qui aboutit perpendiculairement à la voie, je fais feu sur le compartiment mais j’ai visé trop haut. Les Allemands tirent sur nous, nos gars répliquent. Ma deuxième torpille atteint de plein fouet l’objectif. Des voyageurs en civil se montrent aux portières. Nous ordonnons “Tous en bas !”. Plus de cent personnes réquisitionnées pour le Sto (service du travail obligatoire, NDLR) descendent sur le quai. Apparaît une tête ensanglantée d’un jeune homme que j’invite à descendre. Il s’agit de Gerhard Leo. »
Présence de descendantsCe dernier, né en 1923 en Allemagne, qu’il avait fui pour la France en 1933 en compagnie de ses parents, avait été arrêté en février 1944 à Castres (Tarn) alors qu’il distribuait, aux soldats allemands, des tracts les invitant à déserter et à rejoindre le maquis français.
Maxim Leo, petit-fils de Gerhard Leo, et sa mère étaient présents, samedi, à Allassac.
« Que l’on vienne ici 80 ans après ces évènements qui ont forgé l’histoire de notre famille, c’est quelque chose d’émouvant, a témoigné Maxim Leo, écrivain, journaliste et scénariste. Si les choses s’étaient déroulées de manière différente ce jour-là, nous ne serions sûrement pas là, je suis content de pouvoir partager ce moment aujourd’hui car nous sommes pour toujours liés à cet évènement à la gare d’Allassac. »