Le Bouchet-Saint-Nicolas face au manque d'eau : quels sont les effets du pompage sur le lac ?
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Le Département a de nouveau autorisé la commune du Bouchet-Saint-Nicolas à alimenter son réseau d’eau potable grâce au lac volcanique pendant six mois. La collectivité défend son choix et revient sur l’impact de ce pompage sur le site naturel le plus fréquenté de Haute-Loire, dont elle est propriétaire.
Lundi 15 mai, les conseillers départementaux, réunis en commission permanente, ont voté pour autoriser Le Bouchet-Saint-Nicolas à pomper dans le lac 120 m3 par jour afin d’alimenter son réseau d’eau potable, avec l’aval de l’ARS. « Même si le printemps a bénéficié d’une forte pluviométrie, les ressources en eau de la commune ne se sont pas régénérées pour le moment et ne permettent pas de se passer de ce pompage dans le lac », résume Rémi Barbe, conseiller départemental du canton du Velay volcanique et élu référent pour le suivi des dossiers du site naturel.
Quant à l’option du transport d’eau par citerne, elle a été abandonnée « du fait des difficultés d’accès au réservoir bouchitois pour les camions », poursuit le maire de Cussac-sur-Loire. « Il faut comprendre que personne n’a envie d’assécher le lac - encore moins les habitants et les élus du Bouchet-Saint-Nicolas qui, plus que quiconque, y sont très attachés - mais que c’est actuellement la seule solution pour apporter de l’eau potable aux robinets de cette commune. »Justement, au niveau de l’impact du pompage dans la ressource du site volcanique, le Département estime « que cela se traduit par une baisse du niveau d’eau du lac de l’ordre d’un centimètre tous les mois ».
Cependant, Rémi Barbe souligne que « les variations sur le niveau d’eau observées sur le lac du Bouchet en 2023 doivent être vues de façon globale et ne sauraient être attribuées seulement au pompage ». Outre le « phénomène d’évaporation en période estivale », le Département rappelle que « les entrées et les sorties d’eau souterraine sont mal connues à ce jour ». Et la collectivité de préciser : « Depuis la mise en place du suivi durant l’été 2022, le niveau du lac a régulièrement baissé jusqu’en novembre 2023, mais les pluies régulières de ce printemps ont permis de retrouver le niveau d’août 2022. »
De quoi entrer dans la saison estivale plus sereinement, en attendant la concrétisation du projet d’interconnexion qui « devrait voir le jour dans le courant de l’année 2025 », selon le conseiller départemental du canton du Velay volcanique.
Nora Gutting