À Toulouse, avant des "France" décisifs pour la sélection aux JO, Renaud Lavillenie passe sur élan complet
Renaud, avez-vous sauté avec un peu de retenue à Grenoble ?
Sur l’ischio, oui, je n’arrive pas à lâcher complètement. Il me faut prendre des repères et des infos en même temps. Mais il m’a manqué un peu de réussite aussi. Sur la troisième barre à 5,60 m, j’ai eu le temps de tomber sur le tapis, de la voir encore en haut puis descendre. Ça a été la frustration de ce concours au-delà de la performance.
Quel bilan dressez-vous ?
Je finis la compétition sans douleur particulière, l’ischio résiste ; ça, c’est une avancée. Je me suis rendu compte également que sur 16 foulées, je n’étais pas à mon aise et je voulais tester 20 après les 5,60 m. Je vais désormais mettre mon élan complet. C’était d’ailleurs le plan avant la blessure.
Quel avantage allez-vous en tirer ?
Je vais être sur des repères les plus naturels possibles. 20 foulées, c’est mon élan de compétition classique, de base, sur lequel j’ai été le plus performant. Après, il faut que je m’assure que je puisse l’assumer physiquement, mais c’est le moment de passer à l’attaque. Si je ne tente pas, je ne pourrai pas savoir. Or, avec l’expérience, on sait que ça permet de passer un petit cap.
"À Toulouse, j’espère retrouver les “70” et retenter derrière"Et de réaliser les minima olympiques (à 5,82 m), pourquoi pas à Toulouse ?
La perf n’est jamais loin de ma pensée. Mais elle ne viendra pas en claquant des doigts. Ce sera un ensemble : si je peux gérer mon élan, retrouver les bons repères, me libérer sur les perches sur mes dernières foulées. Parce qu’une fois que j’ai quitté le sol, je sais faire. À Toulouse, j’espère retrouver les “70” et retenter derrière. De toute façon, une semaine avant les France, je dois prendre le maximum d’infos.
Il n’y a pas d’épreuve rajoutable d’ici-là ?
Non, clairement, il n’y a rien entre. Grenoble s’est rajouté dans un contexte particulier.
D’où l’importance de Toulouse...
L’anecdote, c’est que c’est le dernier endroit où j’ai passé 5,81 m, en septembre 2022. L’objectif est de prendre le maximum de repères, de progresser dans le truc et après c’est parti. Il restera sept jours pour avancer et mettre en place la stratégie pour les championnats de France.
Francis Laporte
Le concoursPrincipaux engagés. Renaud Lavillenie, Anthony Ammirati (Envol), Baptiste Thiery (Le François), Thibaut Collet, Mathieu Collet (Grenoble), Valentin Lavillenie (Toulon).