Saint-Flour capitale de la pétanque le temps d'un week-end

Le club de pétanque de la Haute Auvergne s’est lancé un énorme défi : organiser des championnats de France. Il va se concrétiser ce week-end des 29 et 30 juin.

Voilà un événement assez unique. Pour Saint-Flour, qui jamais n’avait reçu de championnats de France de pétanque, et même au-delà, car l’organisation apporte son lot de nouveautés.

Déjà, souligne Laurent Fillon, le président de la pétanque de la Haute-Auvergne, « d’ordinaire, ce sont les comités qui portent de telles organisations. Mais celui du Cantal n’en avait pas les moyens humains. Ils nous donnent un coup de main, mais c’est bien notre club qui est en charge. » Un investissement rendu possible « parce qu’

on va pouvoir s’appuyer sur une centaine de bénévoles chaque jour, issus de notre vivier de licenciés. Aujourd’hui on a 220 membres, dont une trentaine de jeunes. Depuis qu’on est au bureau en 2016, on a essayé de dynamiser le club, de le faire grandir, et ce championnat est une nouvelle étape.

Dans laquelle on a été bien accompagnés. Dès qu’on a soumis l’idée, la Ville nous a soutenus, et même un peu poussés. Et l’interco, le département, la Région, nous aident aussi, comme l’OMJS qui a travaillé avec nous tout du long, et c’est essentiel. »

Autre nouveauté apportée par le club : le cadre. « D’ordinaire, les championnats se tiennent en périphérie des villes, reprend Hervé Lagarde, secrétaire du club. Je me rappelle, à Carcassonne, on était au stade, loin du centre. Là, sur les Allées, on sera au plus près. Ce sera bon pour les restaurateurs et les cafetiers, mais ça fera aussi de belles images. » Car la compétition sera retransmise (en différé) sur l’Équipe 21. « Ce côté en ville a vraiment séduit la fédération, reprend Laurent Fillon. Comme la position centrale de Saint-Flour, qui est pratique pour les joueurs. Ce qui peut nous laisser espérer obtenir d’autres organisations à l’avenir, si l’envie est toujours là de notre côté. »

Autre innovation du club : l’inclusion. « On a un partenariat avec l’ADAPEI. Huit de leurs résidents sont licenciés chez nous. Ils vont venir nous aider comme bénévoles, et le dimanche, avant les demies ou les finales, ils pourront faire quelques mènes devant le public sur le terrain d’honneur. On a eu l’accord de la fédération, et ils nous ont dit que ça ne s’était jamais fait. »

Enfin, et c’est tout aussi rare, l’accès aux tribunes sera gratuit. « On offre les places au public en fait, puisqu’on les a achetées à la fédération, au tarif habituel de 8 €. Parce que c’était beaucoup plus simple pour nous en termes d’organisation, cela nous évite de créer une billetterie en ligne par exemple, et on a pas à gérer les flux entre les matches qui attirent du monde et les autres. Et puis on se dit que les gens dépenseront quand même leur argent sur le site. Enfin on l’espère, parce que financièrement, c’est quand même un gros budget. »

Un budget de 125.000 € exactement, mais qui devrait offrir de belles retombées à la ville. Car, rien que pour loger les 128 équipes, et tous les officiels, arbitres… « 500 chambres d’hôtel ont été réservées, jusqu’à Brioude » précise Laurent Fillon. Qui pense que que « si la météo est bonne, on peut attirer 2 à 3.000 personnes sur le site. La pétanque est un sport qui déplace du monde. »

Encore plus quand des grands noms sont présents, à commencer par les doubles champions en titre, Mickaël Bonetto et Marine Tur. Trop occupés à préparer l’événement pour penser à se qualifier, les Sanflorains ne seront pas de la partie, par contre. Mais deux doublettes représenteront le Cantal : les arpajonnais Marie-Ange et Benoït Robert, et Romain et Angélique Lattes, de Marmanhac.

Yann Bayssat