Nationalisation des autoroutes : dangereux et coûteux
C’est la vieille antienne des socialistes : les autoroutes françaises sont accaparées par des entreprises privées, elles se gavent sur le dos des Français, il faut donc les nationaliser pour rendre l’argent aux Français.
Jean-Philippe Tanguy l’a encore réaffirmé sur RTL, il veut nationaliser les autoroutes. Passons sur la question des nationalisations, qui fleure bon le François Mitterrand de 1981. La France dispose d’un des meilleurs réseaux autoroutiers d’Europe, ce qui est un avantage compétitif incomparable. Celles-ci sont sécurisées, bien entretenues, disposent d’aires de repos de qualité. L’entretien de ce réseau est à la charge des entreprises concessionnaires, ce qui ne coûte donc rien aux finances publiques. Le financement est à la charge des utilisateurs, via les péages. Des droits de péage qui sont taxés à hauteur de 50 % par l’État. Si les tarifs sont trop élevés, la solution est donc simple : l’État peut baisser ces taxes.
« La privatisation des autoroutes est le plus gros scandale d’État de ces 20 dernières années. Nous allons récupérer le contrôle de ces concessions »@JphTanguy, candidat @RNational_off, face à @PierreCazeneuve dans #CPVA Spéciale Législative sur RTL pic.twitter.com/hyWNSzCllp
— RTL France (@RTLFrance) June 26, 2024
« Chaussée déformée, trous en formation » !
Quiconque circule sur le réseau autoroutier peut le constater : là où les autoroutes sont gérées par les concessionnaires, elles sont propres et bien entretenues. Là où elles sont gérées par l’État, la route par en lambeaux. Au lieu de rénover, la DDE a créé un nouveau panneau : « Chaussée déformée, trous en formation ». La proposition du député Tanguy revient donc à tiermondiser les autoroutes pour les rendre dangereuses.
« C’est le cas par exemple près de Giverny, dans l’Eure, où trois de ces panneaux jalonnent deux kilomètres d’un asphalte qui part en lambeaux. Plutôt que de rénover la route, la Direction départementale de l’équipement (DDE) choisit donc de prévenir plutôt que de guérir, un choix synonyme de constat d’impuissance. »
L’état des routes est responsable de près de la moitié des accidents. Entre le réseau non concédé, géré par l’État, et celui des autoroutes gérées par le secteur privé, le fossé ne cesse de se creuser en termes d’investissements, de qualité des infrastructures, et donc de sécurité routière. Nationaliser les autoroutes, c’est accroître l’insécurité routière.
Contrairement à ce qui est dit partout, la concession des autoroutes a été très bien gérée et a montré son efficacité. C’est notamment ce que rappelle un rapport de l’Autorité de régulation des transports (ART). Il n’y a pas eu de vol ou de pillage.
Cette question de la nationalisation des autoroutes est un marronnier qui agite le bocal politique et qui démontre une très mauvaise connaissance du sujet de la part de ceux qui en font la promotion.