Après la vague RN aux européennes, à quoi s'attendre aux législatives dans le Puy-de-Dôme ? Le point sur les enjeux
C’était en 2022, si proche et si loin à la fois : le premier tour des législatives accouchait dans le Puy-de-Dôme de quatre duels Nupes/Ensemble et d’une confrontation Nupes/Rassemblement national (circonscription de Thiers-Ambert).
Deux ans plus tard, difficile d’imaginer un tel scénario. Si la gauche, désormais réunie autour des mêmes candidats sous l’appellation Nouveau Front populaire, est attendue, par la force du rassemblement et son ancrage local, en tête du premier tour dans les cinq circonscriptions, le camp d’Emmanuel Macron a perdu non seulement la dynamique de la présidentielle de 2022, mais aussi une partie de ses troupes et de ses soutiens. Sous la bannière Ensemble, il présente trois nouveaux candidats, dont deux néophytes dans le paysage politique local.
Deux circos indécisesSaura-t-il sauver au moins l’un des deux sièges qu’il occupe grâce aux sortantes Laurence Vichnievsky et Delphine Lingemann (MoDem)?? Après deux semaines de campagne sans accrocs dans le département, et alors que les cinq députés sortants sont en lice (*), ces deux circonscriptions semblent les plus incertaines et les plus à mêmes de basculer. À gauche, certains se prennent même à rêver d’un grand chelem…
Le Rassemblement national assure croire en ses chances, aussi. Son large succès aux européennes l’autorise à envisager une présence au second tour dans plusieurs circonscriptions (Thiers-Ambert mais aussi Clermont-Cournon, Riom ou Issoire??). Mais si le Puy-de-Dôme était bleu marine il y a trois semaines, il ne l’a jamais été à une élection comme les législatives, où la personnalité des candidats compte encore.
Difficile d’imaginer l’un des discrets – voire absents – représentants puydômois du parti de Jordan Bardella l’emporter le 7 juillet, mais puisque les cartes politiques sont constamment rebattues et comme la colère des citoyens est plus grande que jamais, ce qui semblait impossible ne l’est plus.
Une triangulaire ?Dans ce contexte, les candidats Les Républicains misent plutôt, en coulisses, sur un inattendu sursaut, pour ne pas être réduits à un rôle de simples spectateurs à la sortie des urnes… Celles-ci seront-elles pleines, d’ailleurs ? En baisse depuis 2002 (51,59 % en 2022), la participation est cette fois-ci attendue en nette hausse, laissant croire au retour de triangulaire(s), ce qui n’est plus arrivé depuis 1962 dans le Puy-de-Dôme. À deux jours du scrutin, l’indécise circonscription d’Issoire semble la plus ouverte à cette perspective.
(*) Marianne Maximi (LFI), Clermont-Cournon?; Christine Pirès-Beaune (PS), Riom?; Laurence Vichnievsky (MoDem), Clermont-Montagne?; Delphine Lingemann (MoDem), Issoire?; André Chassaigne (PC), Thiers-Ambert.
Arthur Cesbron