Les prix des hôtels à Paris en nette baisse à moins d'un mois des JO : "Ce n'est pas l'euphorie attendue"

Des prix qui se normalisent, un taux de réservations à la hausse mais « pas l’euphorie attendue », une clientèle « franco-française » pendant les Jeux olympiques… On a fait le point avec l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) d’Île-de-France et avec la plateforme en ligne Airbnb.

Pour l’instant, les gagnants sont l’hôtellerie de luxe, les auberges de jeunesse et la location par les particuliers. "On a un taux de réservations très important, 90 % dans les hôtels de luxe, en plein cœur de Paris. Les groupes et les sociétés avaient réservé très tôt", note David Zenouda. Une autre catégorie d’hébergement tire son épingle du jeu, selon le vice-président de l’Umih en charge du dossier JO : les auberges de jeunesse. "Certaines hébergent d’ailleurs beaucoup de bénévoles des Jeux olympiques", assure-t-il.

Selon une dernière étude du cabinet MKG datée du 18 juin, le taux de réservation atteint 79,9 % pour toutes les catégories d’hôtels, la première semaine des JO, du 29 juillet au 4 août. "Les prix ont nettement baissé, poursuit David Zenouda. Il y a un an, certains hôteliers ont tiré sur la corde en multipliant par trois, quatre, voire six le prix des chambres." 

Mais la loi de l’offre et de la demande est passée par là. "On a eu très mauvaise presse l’an dernier, reconnaît-il. Ça se rééquilibre et les prix sont plus raisonnables." Ils restent toutefois plus élevés qu’en temps normal : « une fois et demie les prix habituels ».

Les adhérents de l’Umih constatent que « ce n’est pas l’euphorie attendue. On espérait un retour incroyable de trafic, des typologies de touristes différentes. On se rend compte qu’on attire une clientèle très franco-française pour laquelle le pouvoir d’achat n’est pas le même que celui d’une clientèle étrangère ».

De son côté, la plateforme Airbnb assure que « les voyageurs ont majoritairement entre 30 et 50 ans. Ils viennent principalement des États-Unis, de Grande-Bretagne, de France et d’Allemagne. Plus de 50 % d’entre eux réservent des logements pouvant accueillir des familles ou des groupes ».

Elle affiche un nombre de nuitées réservées pendant la période des Jeux « plus de cinq fois supérieures » à ce qu’il était en région parisienne à la même période l’année précédente. Dans le viseur des hôteliers, le site de location table sur des retombées économiques globales « de plus d’un milliard d’euros » en France.

En chiffres76,1 % C’est l’état des réservations entre le 26 juillet et le 11 août dans 259 établissements hôteliers de Paris intra-muros, selon une étude du 17 juin dernier, commandée par l’Umih. Ce chiffre atteint 44,3 % pour les Jeux paralympiques entre le 27 août et le 9 septembre.130.000 C’est le nombre de logements loués via la plateforme Airbnb qui doivent accueillir des voyageurs pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques, rien qu’en région parisienne.2.000 € Selon une étude du cabinet Deloitte pour Airbnb, c’est en moyenne le revenu supplémentaire généré par un hôte en région parisienne, pendant les JO de Paris.

Emilie Auffret