Privés de législatives, Louise et Corentin votent pour les élections en ligne

 À Moulins, ce matin, les jeunes de moins de 30 ans ne couraient pas les bureaux de vote. Ni même les rues de la ville. Une denrée rare. Louise et Corentin, 25 ans tous les deux, font un peu figure d’exception à la règle. Depuis qu’il est en âge de le faire, ce jeune couple a toujours accompli son devoir citoyen. Alors, en ce dimanche d’élections législatives, on sent immédiatement une pointe de dépit quand on leur dit qu’on voudrait leur poser quelques questions à ce sujet : « Malheureusement, on ne pourra pas voter, déplore Louise. On vient à peine de s’installer à Moulins et on vient tout juste de déclarer notre emménagement… Nous n’avons encore aucun justificatif de domicile ». La décision inattendue du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale les a, eux aussi, complètement pris de court.

Louise et Corentin, qui débarquent en provenance de la région parisienne, estiment qu’il serait grand temps que la France se modernise et vive avec son temps en ce qui concerne les modalités pour voter : « Si le vote pouvait se faire en ligne, sur un site totalement sécurisé, ce serait pas mal. Là, ce n’est pas si simple d’aller déposer son bulletin dans l’urne, il faut le faire dans la ville de son lieu de résidence. Pour nous, les jeunes, Internet et la technologie, c’est notre génération. Aux côtés de tous les sites que l’État a mis en place, pourquoi pas un site dédié aux élections ? » Ils pensent que cette initiative pourrait contribuer à lutter contre l’abstentionnisme galopant chez les jeunes.

Louise et Corentin, eux, avaient d’autant plus envie de participer à ces législatives, qu’ils les considèrent précisément comme « historiques » : « En fonction des résultats, il pourrait y avoir de grands changements en France pour les prochaines années », estime Corentin.

« Pour moi, cette période fait complètement miroir à la situation dans laquelle la France et l’Europe étaient dans les années 1930 avec la montée du fascisme et de l’antisémitisme, appuie Louise. Je trouve que l’on retrouve ce climat en France. »