Le RN en position de force dans une triangulaire inédite : ce qu'il faut retenir de la soirée du 1er tour dans la 2e circonscription de l'Allier
Pas d’effusion de joie du côté de Jorys Bovet. Juste un sourire discret à l’annonce des résultats, ce dimanche soir à la cité administrative de Montluçon.
"L’extrême gauche ou le Rassemblement national""Nos électeurs ont répondu présent. C’est favorable et j’en suis fier. Ce sera l’extrême gauche ou le Rassemblement national", prévient le député sortant en faisant fi de la présence du candidat du parti Les Républicains, dimanche prochain. Et de s’en prendre à La France insoumise "qui souhaite désarmer la police, qui souhaite le chaos et qui souhaite tout détruire de nos institutions".
Au même moment, salle Marmignolles à Désertines, une chaîne HiFi diffuse de la musique d’ambiance à l’entrée. Mais peu d’ambiance au sein de la cinquantaine de soutiens de Louise Héritier.
"Un vote de colère""Le RN est un vote de colère, qui ne peut déboucher que sur des effets négatifs. Alors que nous sommes en capacité d’apporter du positif", réagit par téléphone la candidate, retenue par un engagement professionnel dans les Deux-Sèvres en ce soir d’élections imprévues.
Et la représentante de l’union de la gauche d’en appeler aux autres candidats de "l’arc républicain, qui portent une grande responsabilité". Au premier rang desquels Romain Lefebvre.
"Alternative républicaine"L’élu montluçonnais, qualifié de justesse (12,77 % des inscrits), qui atteint déjà une partie de son objectif en offrant une alternative au duel annoncé entre les deux blocs à droite et à gauche : "Avec Didier Lindron (son suppléant, NDLR.), on aura plaisir à maintenir cette candidature pour rester logiques dans notre démarche et de proposer cette alternative républicaine".
Le secrétaire départemental des Républicains espère bénéficier du report de voix des électeurs de la candidate Ensemble, Laurence Vanceunebrock, arrivée quatrième avec 12,57 % des suffrages. "Rien n’est gagné, quand on fait le calcul entre la candidate MoDem et nos résultats. Il faut que l’on fasse comprendre qu’il y a un enjeu à envoyer un député issu du territoire."
L’ex-députée du premier quinquennat d’Emmanuel Macron donnera-t-elle une consigne de vote, contrairement à 2022 ? Hier soir, elle restait injoignable. Idem pour Nicolas Rousseaux, revendiqué RN, dont les 6,84 % de voix devraient plutôt bénéficier au député sortant.
Florence Farina, Martial Delecluse, Julien Pépinot