"Pas des professionnels de la politique", dans la 5e circonscription, comment Brigitte Carletto (RN) s'organise entre les deux tours
"J’étais chargée de transmettre les chiffres à Louis Clément, représentant départemental RN qui était en plateau TV. En 2022 lors des précédentes législatives, j’étais moi-même invitée dans une émission et ce fut très difficile de m’exprimer sans avoir à disposition les chiffres exacts." Plus tard dans la soirée, l’assistante de direction dans une multinationale clermontoise dans le civil, âgée de 64 ans, rejoignait à Pont-du-Château les candidats RN des autres circonscriptions du département pour une "longue soirée".
Hier, alors que les premiers tractages débutaient sur le marché de Courpière pour la formation RN, Brigitte Carletto, qui n’avait pu faire le déplacement, analysait ce bon de près de 20 points par rapport à 2022 dans la circonscription la plus à l’est du département. "Je talonne Monsieur Chassaigne, ça confirme le vote d’adhésion que nous avons eu aux Européennes."
Passé le moment de grâce et à cinq jours du second scrutin, c’est aujourd’hui le branle-bas de combat au RN pour s’organiser et convaincre de nouveaux électeurs.
Contrairement à Monsieur Chassaigne qui fait de la politique depuis vingt-deux ans, nous ne sommes pas des professionnels. Nous sommes passés en peu de temps d’environ 300 à 1.000 adhérents dans le Puy-de-Dôme, il faut les former rapidement. On ne peut pas leur dire "fais cela et débrouille toi".
La candidate qui soulève une autre problématique : "On observe de la tension sur le terrain entre les deux tours, il faut donc être plus nombreux lorsqu’on se déplace."
Des "tensions" qui expliqueraient "en partie" l’absence des profils des candidats locaux sur les affiches électorales au profit de ceux de Jordan Bardella et Marine Le Pen.
"Soit Bardella soit Mélenchon"Sur le terrain, aux arguments sécuritaires, ceux évoquant "la désindustrialisation ou les problèmes agricoles dans le territoire", s’ajoutent d’autres encore, fustigeant le Nouveau Front populaire. "Cette alliance entre personnes qui se sont reniées et parfois déchirées est scandaleuse, je suis en colère, dénonce la candidate. Il faut bien comprendre que ce sera soit Bardella soit Mélenchon."Brigitte Carletto est plus mesurée face aux positions de Véronique Bastet (Ensemble Renaissance), troisième aux élections, qui appelle à faire barrage au RN sans demander ouvertement de voter pour André Chassaigne : "Elle a une réaction normale pour quelqu’un qui est élu dans un parti. Si j'avais été à sa place j’aurais demandé aux électeurs de voter en leur âme et conscience."
Yann Terrat