Le collectif Espèces d’Espaces dévoile les premières images de son film « Chemin faisant »

Impatients. Les élus, les agents des services et les habitants du territoire de Hautes Terres communauté ont hâte de découvrir le film Chemin faisant du collectif Espèces d’Espaces. Car tous y ont contribué et participé, à leur manière, à l’occasion de la venue de l’équipe de tournage, Pippo Taleggio, le réalisateur, Lila Tobosco, la scénariste, Ruben Sanchez, l’assistant réalisateur et Luigi Taleggio, le technicien lumière. Mais ils devront encore patienter un peu avant de voir le résultat final, lors des trois projections, différentes, programmées le 13 juillet à Allanche, le 16 à Murat et le 20 à Massiac.

Mais pour leur mettre l’eau à la bouche, le réalisateur a accepté d’en dévoiler quelques images, au cinéma l’Arverne à Murat, lors du teaser de ce « road movie volcanique ». Une soirée animée par Théo Mathieu, chargé de mission « Avenir montagne » auprès de la communauté de communes pour l’Agence nationale de la cohésion des territoires, en présence d’Eric Job, vice-président en charge de la culture, Daniel Meissonnier, en charge de la politique Montagne, et Pippo Taleggio en visio. Et de quelques membres de l’école de musique de HTC qui a signé la bande sonore du film.

Des Don Quichotte modernes à la rencontre des habitants de Hautes Terres co dans le Cantal

L‘équipe d’Espèces d’Espaces à la rencontre des habitants.

L’occasion pour les élus de rappeler comment et pourquoi le projet était né. « Dans le cadre de notre saison culturelle, on souhaitait réaliser un temps fort et festif qui permette d’associer les habitants et les acteurs du territoire à une démarche créative, par le biais de rencontres, d’ateliers de réflexion et de pratiques artistiques », expliquait Éric Job, séduit et conquis par la proposition d’Espèces d’espaces, « de réaliser un film avec toutes nos spécificités et nos richesses, et de sillonner le territoire à vélo ». Une mobilité chère au cœur des élus de Hautes Terres qui œuvrent pour l’aménagement d’une liaison douce en vallée d’Alagnon.

Et un sacré pari pour l’équipe technique, qui a parcouru plus de 250 km, d’Albepierre-Bredons à Allanche, de Dienne à La Chapelle d’Alagnon, de Laveissière à Marcenat, en passant par Massiac, Molompize, Murat, Neussargues en Pinatelle, Saint-Poncy et Saint-Saturnin, avec un chargement allant parfois jusqu’à 70 kg. « Mais on a réussi », confirmait avec satisfaction Pippo Taleggio. À la force quand même « de 2 tonnes de Cantal ! », ajoutait dans un grand éclat de rire la scénariste. Rappelons toutefois que le collectif a sillonné le territoire à plusieurs reprises, de mai 2023 jusqu’à il y a encore quelques semaines « pour tourner les dernières images, sous la neige ».

Projet novateur s’il en est, car comme le rappelait Éric Job, s’il « a permis d’amener la culture dans tous les points du territoire et d’en démocratiser l’accès », fidèle au leit-motiv de Hautes Terres communauté, il était aussi « audacieux, car c’est la première fois qu’on accueillait une résidence d’artistes au long cours ». Qui ont pu s’appuyer sur des partenaires indissociables du territoire que sont l’accueil de loisirs sans hébergement (ALSH), le Relais Petite enfance et le Fablab.Mais le résultat, bien qu’encore secret, en valait la chandelle. Car il permettra, l’élu l’assure,

de faire (re)découvrir aux habitants leur territoire, comme vous ne le connaissez peut-être pas ! Et qui est, comme on l’oublie souvent, sur le plus gros stratovolcan d’Europe.

Et Daniel Meissonnier d’insister :  « ce projet s’inscrit dans une démarche de réflexion globale, en lien étroit avec le renforcement et la valorisation de la notion de culture de montagne que nous portons ».

Qu’est-ce qui a motivé le collectif Espèces d’Espaces pour construire une œuvre cinématographique sur le territoire volcanique de Hautes Terres communauté ?« C’est d’abord une histoire familiale, raconte le réalisateur, Pippo Taleggio. Car mon grand-père est né à Albepierre-Bredons. Émigré à Stromboli, en Sicile, une autre terre volcanique, sur les îles éoliennes, il y a rencontré ma grand-mère et fondé une famille et n’est jamais revenu en Auvergne. Mais il me racontait ses périples, à vélo notamment, quand il était enfant. J’ai eu envie de connaître ce territoire ». C’est aussi l’histoire d’un bon feeling avec les élus de Hautes Terres communauté « qui se questionnaient eux aussi sur la montagne volcanique ».Pippo et son équipe de production ont alors choisi le cinéma-vivant pour donner de l’épaisseur au film, fruit de leurs rencontres avec la population et les paysages.

Rien n’était écrit. Chaque habitant est ainsi devenu un personnage et chaque paysage un décor de cinéma. En sillonnant le territoire pendant plus de quatre semaines, ça nous a donné l’occasion d’éprouver cette montagne volcanique.

Ainsi, après plus de 250 km parcourus à vélo sur le territoire, « car ça permet un travelling continu, infini », une trentaine d’interviews et 16 heures de rushs, Espèces d’Espaces a donné naissance à Chemin faisant. n

Projections. Trois versions différentes de Chemin faisant seront proposées autour d’animations musicales et de ciné spectacle, à partir de 18 heures. À Allanche, le 13 juillet, autour d’un repas citoyen ; à Murat le 16 juillet autour d’un marché de pays et à Massiac le 20 juillet avec Samed’ici.

Isabelle Barnérias