"Je n'ai même pas pu faire une seule botte de foin", quand la pluie complique le travail des agriculteurs

Si l’impression de vivre un mois de novembre perpétuel est unanime, elle est surtout problématique pour les agriculteurs. Pour la plupart ils ne parviennent pas à ramasser leur herbe, pour faire des bottes de foin. Un exemple dans cette exploitation du Puy-de-Dôme

Début juin, un record de précipitations était enregistré à la station de Météo France de Saint-Rémy-sur-Durolle : 1.047 mm tombés entre le 1er octobre et le 31 mai. Du jamais vu depuis 1950. Et à l’approche de l’été, si la pluie est bien embêtante pour les vacanciers, elle met carrément la tête sous l’eau aux agriculteurs.

L’exploitation bovine de Hugo Varagnat est perchée sur les hauteurs de la vallée de l’Ance, non loin de la commune de Saint-Anthème. À cette période de l’année, il devrait déjà avoir quelques dizaines de bottes de foin stockées dans son étable.  Mais la pluie quasi incessante de ces dernières semaines en a décidé autrement. "Je n’ai pas encore fait une seule botte !"

Et l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, puisque l’agriculteur affirme qu’il "ne connaît personne ici qui en a fait non plus." Une herbe qui, si elle n’est pas plus verte, est en revanche bien mouillée. L’humidité empêche son séchage, et donc la production de bottes de foin. Qui sont censées nourrir les vaches tout l’hiver. Alors, pour pallier les précipitations et mettre de côté un peu d’herbe, Hugo Varagnat emploie la technique de l’enrubannage. "Comme pour les foins, on fauche l’herbe et on la fait sécher. Mais pour ces bottes, on garde un peu d’humidité. Ensuite, on les enroule dans du plastique pour éviter que de l’air passe et fasse pourrir l’herbe. Cela permet de faucher et de mettre un  peu de côté pour les bêtes." Une alternative aux bottes de foin “classiques”, certes, mais qui prend plus de temps. Et qui coûte cher.

J’ai déjà pris 15 jours, trois semaines de retard par rapport à l’an dernier. Oui, l’enrubannage ça compense, mais j’espère que le temps va tourner. Sinon, avec le reste du boulot à faire en été, ça va être très dur.

Car en août vient la saison des moissons. Et pour l’agriculteur, conjuguer les foins avec cette activité, "ça va vraiment être le bordel." Et les vaches elles ne sont pas perméables ? "Mes bêtes restent dehors tout le temps donc elles sont sans cesse dans l’humidité. Ce n’est pas très grave même si c’est moins agréable pour elles. Le problème, c’est surtout qu’elles mangent de l’herbe qui est en permanence dans l’eau, et ça, ce n’est pas très sain."

Pour finir, Hugo Varagnat qui avait lancé des travaux d’agrandissements sur son exploitation, a vu le chantier ralenti par les intempéries. La météo estivale n’en a pas fini de s’attirer les foudres des agriculteurs.

Fanny Rodriguez