Stupéfaite, l’extrême droite coupée net dans son élan en Corrèze

En Corrèze, le front républicain a donc tenu bon. Sur la première circonscription de Tulle-Ussel, la victoire de François Hollande, invité surprise, ne faisait guère de doute dans une triangulaire inédite, le candidat LR (non Ciotti) arrivé troisième ayant fait le choix de ne pas se désister. 

Une décision que Francis Dubois, député sortant, a en partie payée en perdant 2.000 voix entre les deux tours. Le candidat du PS-Nouveau Front populaire en a en partie bénéficié en gagnant 4.000 voix tandis que son adversaire du RN, Maïtey Pouget, augmentait son score de seulement 844 voix soit 21.141 Corréziens qui ont voté, ce dimanche 7 juillet, pour son parti. 

Il n’en reste pas moins que l’extrême droite, si elle ne décroche pas de fauteuil à l’Assemblée nationale, s’inscrit dans le paysage corrézien en arrivant à se hisser pour la première fois au second tour et en s’imposant largement devant la droite traditionnelle et chiraquienne. 

A Brive, les militants du RN sont écoeurés

Une chiraquie désormais affaiblie dans le paysage corrézien dans lequel le profil du candidat RN n’a finalement que peu d’importance tant la promesse de l’arrivée au pouvoir de leur sauveur Bardella suffit à mobiliser les électeurs. 

Sur l’ensemble de la première circonscription, Francis Dubois arrive en tête dans vingt-trois communes, dont Lapleau où il a été maire, Maïtey Pouget dans trente-quatre, dont Allassac, et François Hollande dans 117 dont Tulle, Egletons et Ussel.La gauche a fait barrage

Dans la deuxième circonscription, celle de Brive, le front républicain a douché les espoirs de Valéry Elophe. Arrivé pourtant en tête sept jours plus tôt, face à la députée sortante (LR non Ciotti) Frédérique Meunier, le patron départemental du RN n’a gagné que 1.710 voix entre les deux tours. Alors qu’il n’a pas fait le poids à Brive et à Malemort, il n’a remporté que treize communes sur 105, contre près de soixante-dix au premier tour. Plusieurs d’entre elles lui ont donc tourné le dos, à l’image de Larche, Saint-Pantaléon-de-Larche, Cosnac, Noailles, Objat, etc., pour ne citer qu’elles.

Les électeurs de gauche, sans candidat après le désistement de l’écologiste Amandine Dewaele (troisième au premier tour avec 17.063 voix), qui avait appelé à voter pour Frédérique Meunier, ont semble-t-il choisi de faire barrage à l’extrême droite. 

Grâce à ce report de voix, la candidate de la droite et du centre a, en effet, engrangé 14.898 voix, ce qui lui a ouvert les portes d’un nouveau mandat…

Laetitia Soulier et Guillaume Blanc