Lempdes veut éradiquer le moustique tigre à l'aide de l'application Zzzapp

Onze communes françaises utilisent l’application Zzzapp pour lutter contre le moustique tigre. Une seule dans le Puy-de-Dôme, Lempdes, depuis deux mois.

Depuis 2019, le moustique tigre est devenu l’ennemi numéro un à Lempdes. "C’est rue de Montferrand que j’ai vu le premier", se souvient le maire, Henri Gisselbrecht. Pour inciter un maximum d’habitants à adopter les bons gestes afin de limiter sa propagation, la municipalité a organisé des réunions publiques et de quartier, distribué des tracts sur le marché, communiquer via ses différents canaux… "On a aussi pris un arrêté pour informer la population." Mais sans réel succès sur le long terme.

Inscrire la lutte dans le temps

Une nouvelle solution s’est présentée par le biais d’un démarchage téléphonique de la société HCI, basée dans l’Isère. "Quand j’ai été contacté, j’ai très vite vu l’intérêt d’entretenir la motivation des habitants, d’avoir un suivi", se souvient l’édile. Depuis le 23 avril, les Lempdais peuvent donc télécharger gratuitement l’application Zzzapp développée par HCI, qui veut "engager les habitants de manière ludique et pédagogique", explique Olivier Althuser, président fondateur de la société.

Outil ludique et pédagogique

L’application se fonde sur trois enjeux majeurs : "D’abord expliquer pourquoi. Comme pourquoi faut-il vider les coupelles d’eau chez soi. Pour cela, les utilisateurs de l’appli reçoivent une petite notification par jour avec un texte de cinq lignes et une photo."

Ensuite, l’appli veut faire passer les personnes à l’acte. Donc, on a un système de protection de sa maison, pour voir si on a fait toutes les actions et si elles sont toujours efficaces. Par exemple, il est conseillé de vider les coupelles d’eau tous les sept jours ou nettoyer ses gouttières deux fois par an. L’application met en place un rappel, c’est vraiment le compagnon du quotidien.

"Enfin, l’appli permet d’impliquer ses voisins, et ça, c’est le sujet le plus difficile. Notre ambition, c’est de recréer du lien avec ses voisins, on peut aller les voir avec l’application, pour les encourager à améliorer leur vie quotidienne. Il s’agit de recréer une dynamique de quartier, que tous soient impliqués ensemble", développe Olivier Althuser.

Lempdes en sept quartiers

Très facile d’utilisation, l’application permet de se géolocaliser au sein d’un des sept quartiers de Lempdes. Les utilisateurs identifient ensuite le niveau de nuisance des moustiques à leur domicile et se laissent guider sur les choses simples à mettre en place afin d’éradiquer le moustique tigre s’il est déjà présent ou de s’en protéger.

"On peut gérer son domicile en famille ou même confier sa gestion à quelqu’un d’autre quand on n’est pas là, pour poursuivre les bons gestes", ajoute Olivier Althuser. Car le but est bien de rester mobilisé toute l’année face au moustique tigre, pas seulement quinze jours. "Le pire c’est au mois d’août, beaucoup de personnes s’en vont et c’est là qu’on a de la pluie et de la chaleur. Et quand on rentre, c’est l’invasion ! Or, on peut avoir du moustique tigre jusqu’à la fin du mois de novembre", note le créateur de Zzzapp.

144 utilisateurs actuels

144 utilisateurs ont téléchargé l’application sur Lempdes. Le quartier Gargailles regroupe le plus grand nombre, avec 47 maisons actives. "L’objectif, c’est que 400 personnes la téléchargent et l’utilisent", rebondit le maire. Le coût de l’opération pour la municipalité est de 2.598 €. Elle a signé une convention d’un an avec la société HCI. Au bout de ce calendrier, un bilan sera dressé pour réfléchir à la suite à donner.

Un peu d’eau stagnante et c’est parti (photo Julie Ho Hoa)

Qui utilise Zzzapp ?

Onze communes françaises utilisent Zzzapp : six en Isère, plus Toulouse, Hyères, Sarlat, Domagné (Bretagne) et Lempdes dans le Puy-de-Dôme. HCI regroupe deux personnes. "On prévoit d’être quatre à la rentrée et une vingtaine dans quatre ans", annonce Olivier Althuser. L’application Zzzapp devrait prochainement être corrélée avec la météo. HCI travaille pour cela avec Météo France, afin d’adresser des messages toujours plus individualisés.

Gaëlle Chazal